Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil, et écrit à sa sœur pour « exorciser de son corps » un amour-dévastation qui l’habite toujours. Elle raconte son histoire, mais également celle des êtres fragiles auxquels elle est attachée, qui eux aussi tentent de vivre. Avec James, son frère second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Maman Colonel, Tonton Damas, les cœurs débordants comme la mousse des bières décapsulées au bar L’Église, ils reconstruisent une nouvelle famille qui illumine ce roman. Du Rwanda, pays aux mille collines florissantes, où après le génocide des Tutsis chacun a été forcé de tourner la page, Dominique Celis montre que derrière la rhétorique officielle d’unité nationale chacun a « incarcéré ses peines à perpète ». Des blessures sans cesse ravivées lorsqu’on peut croiser les bourreaux d’hier au détour d’une station-service ou sur la rive calme du lac Kivu… Dans ce saisissant premier roman, Erika fait le récit d’un amour qui tente de résister à la fatalité tragique héritée du passé. Même lorsque Vincent se sépare d’elle, leur passion charnelle ne faiblit pas, et c’est une femme vibrante de regrets, encore taraudée par le désir, qui rédige ces lettres splendides, puisque sur sa peau « rien ne veut s’effacer ».
Une lecture qui ne laisse personne innocent ! L'écriture originale de ce roman en fait toute la force. Un roman épistolaire à une voix. Soixante lettres/chapitres . Erika écrit de janvier à décembre 2018 ,depuis Kigali ... Son amant la quitte et elle raconte cette rupture mais surtout pourquoi ils sont liés et pourquoi leurs passés ne passent pas. Voici la première trame . Faire parler les témoins et les morts afin que ceux ci existent et la deuxième trame . C’est très fort et la réalité est tellement bien écrite dans toute sa barbarie que l’on reçoit ce roman comme un lourd pavé. A lire !
Merci
Roman épistolaire qui se situe à mi-chemin entre le journal intime et la chronique sociale. Après 20 ans passés à l’étranger, Erika descendante de victimes du génocide tutsi retourne au Rwanda. Dans un pays en pleine reconstruction et tentative de réconciliation, impossible de vraiment tourner la page tant les souvenirs traumatiques s’entremêlent au présent. Un amour perdu mais toujours dévorant constitue le pivot de ce roman à l’écriture fiévreuse et syncopée, particulièrement poétique, où des expressions en langue originale s'intègrent naturellement au récit. A souligner aussi la pertinence du propos sur la place des femmes dans la société africaine. Un texte fort.
Hello