Inspiré du photographe syrien César, dont les photos ont permis de prouver les exactions du régime de Bachar al-Assad, un premier roman saisissant sur le cheminement d’un homme qui parvient à se dresser contre la barbarie.
« Je me souviens des premiers suppliciés. Je me souviens du matin où ils sont arrivés. Ils étaient quatre. Il faisait beau, la pluie de la nuit avait lavé le ciel et les rues. C’était le printemps. J’étais heureux. » Un matin, un photographe militaire voit arriver, à la morgue de l’hôpital où il travaille, quatre corps torturés. Puis d’autres, et d’autres encore. Au fil des clichés règlementaires qu’il est chargé de prendre, il observe, derrière son appareil photo, son pays s’abîmer dans la terreur. Peu à peu, lui qui n’a jamais remis en cause l’ordre établi, se met à se poser des questions. Mais ce n’est pas prudent de se poser des questions. Ce roman raconte le cheminement d’un homme qui ose tourner le dos à son éducation et au régime qui a façonné sa vie. De sa discrétion, presque lâche, jusqu’à sa colère et à son courage fou, il dit comment il parvient à vaincre la folie qui le menace et déployer des forces de résistance pour combattre la barbarie.
Roman bouleversant. L’autrice, journaliste spécialiste du Proche et Moyen-Orient, met de façon pertinente la fiction au service de son récit pour raconter ce qui est à peine racontable. Nous sommes très vraisemblablement en Syrie et son personnage est photographe légiste de l'hôpital militaire de Damas où les corps des opposants au régime affluent en nombre croissant, de plus en plus torturés et de plus en plus jeunes. Abasourdi par ce qu’il voit, il prend finalement la décision de révéler au monde entier la tyrannie subie par le peuple syrien et réussit à se faire exfiltrer en Europe. C'est un texte percutant et nécessaire, difficile mais sans voyeurisme aucun.
Un récit glaçant et percutant. En Syrie, un photographe légiste employé à l’hôpital militaire, en fixant sur la pellicule des corps suppliciés devenus de plus en plus nombreux, laisse l’horreur infuser peu à peu sa vie personnelle. Que faire de tous ces morts qui le hantent jour et nuit ? Malgré le danger qui pèse sur sa propre vie et celle de sa famille, il rejoint un groupe de résistants au régime qui lui demandent de témoigner des atrocités commises et accepte de prendre des risques considérables. Inspiré d’une histoire vraie, rédigé dans une écriture sobre qui ne cède jamais au voyeurisme, un livre coup de poing.
Magnifique. Ce livre est bouleversant. J’avais l’impression de vivre cette peur, cette terreur même . Les mots qui reviennent sans cesse : J e ne l’ai pas fait , ce n’était pas prudent . L’autrice nous fait ressentir tous les sentiments intériorisés depuis l’enfance parce que justement ce n’est pas prudent .
Magnifique. Ce livre est bouleversant. J’avais l’impression de vivre cette peur, cette terreur même . Les mots qui reviennent sans cesse : J e ne l’ai pas fait , ce n’était pas prudent . L’autrice nous fait ressentir tous les sentiments intériorisés depuis l’enfance parce que justement ce n’est pas prudent . J’avais peur pour le personnage
Bouleversant et rude. Mais il est bon de se confronter à certaines réalités. Une lecture en apnée.
Magnifique livre bouleversant. Ce texte est un témoignage nécessaire qui donne toute sa place à ce roman.
Un livre très dur, portant sur les tortures infligées au peuple syrien quand ce dernier tente de s’opposer à la dictature de son président. Ecrit comme une fiction, ce livre retrace avec des descriptions à la limite du supportable, le quotidien du photographe de la morgue de l’hôpital militaire, qui doit réceptionner chaque jour, les « morts torturés » et dans une logique bureaucratique, archiver et transmettre des images des corps. Avec justesse, l’autrice nous décrit un univers où la paranoïa et la peur sont omniprésentes. Un phrase résume parfaitement le livre « Les morts sont là pour parler en images et témoigner ».
Ce roman écrit à la première personne porte la voix d’un homme qui n’a plus voulu fermer les yeux, en dépit du danger que lui faisait courir sa clairvoyance. De lui, le lecteur ne ne connaîtra que son nom de code d’homme exfiltré en Europe « César ». César était photographe militaire dans un hôpital au service de la police du régime de Bachar el Assad. Son travail prendre 4 ou 5 photos des morts pour constituer un dossier, afin de délivrer un acte de décès. Jusqu’au jour où un trop grand nombre de corps, puis un flot incessant, arrive tous plus amochés les uns que les autres « Surtout ne pas poser de question. Ce n’est pas prudent ». Dans ce pays, regarder les gens que l’on croise dans les yeux, ce n’est pas prudent ; ne pas faire l’éloge du régime en place, ce n’est pas prudent ; parler librement, ce n’est pas prudent ; regarder les informations étrangères, ce n’est pas prudent ! Là bas, on apprend dès le plus jeune âge à « être prudent » pour tout ; « On ne dit pas je ne fais pas de politique. On ne fait pas de politique ». Et pourtant, cet homme va prendre tous les risques parce que «Il faut que les morts parlent parce que nous, les vivants, nous ne pouvons pas parler. Ils ont cousu nos lèvres et arraché nos langues, il y a des décennies. Ils ont commencé par faire taire nos parents, nos parents nous ont fait taire et nous faisons taire nos enfant ». Cesar va photographier les corps, des documents compromettants pour les transmettre à l’opposition. Ses photos deviendront des preuve à charge contre le régime, diffuséesp notamment à l’ONU, afin de témoigner de l’atrocité de la répression et des preuves de mort pour les familles en recherche de proches. Ce roman dont le personnage principal est réel glace le sang, sans jamais verser dans le voyeurisme. Il nous aussi interroge sur le courage, sur ce qui pousse un homme à tout risquer pour témoigner et au delà nous invite à être vigilant, afin de préserver notre démocratie. Un roman témoignage d’une grand force, impossible à lâcher !
Formidable bouquin, désespérément documentaire et très très bien écrit. ON est au bord du documentaire mais en pleine littérature !