Un hymne à la joie et à l’intégration dans une campagne française ouvrière
Au Chemin des brigands logent dix familles, pour la plupart issues du Maghreb, dans un
lotissement ouvrier. C’est le patron, arménien, qui l’a bâti à côté de son usine de textile. En
marge du village, de ses bars, de son église, de sa ferme et de son lama, Dalya Daoud relate
vingt ans de leur histoire.
Parmi elles, on s’attache à Bassou, fils chéri de Lalla, grandissant sans trouver sa place au bourg
ni chez ses cousins de banlieue, ainsi qu’au clan des filles, Olfa et Jihane en tête, dans leurs
velléités d’émancipation des mœurs familiales et d’intégration à la grande ville, à la grande vie.
Ce roman vrai d’un micro quartier ouvrier, auquel Dalya Daoud donne l’épaisseur et la
dimension d’un mythe, se lit comme une enquête, où sont semés les éléments de l’harmonie
comme de la discorde, sans que ses habitants, confrontés au miroir social, ne sachent jamais
s’ils sont des brigands ou des perdants. Pétri de culture et de langue arabes, Challah la
danse est un hymne à la joie, musical et savoureux, qui montre que l’apprentissage d’une
culture se fait aussi par le chant, la cuisine, l’amour et l’amitié, et jamais dans un seul sens.
On suit avec un réel plaisir la vie de plusieurs familles originaires en majeure partie d’Algérie ou de Tunisie. La vie de Bassou dans une modeste cité aux environs de Lyon tandis que les pères travaillent aux filatures et que les mères assument « tout le reste » dont une danse est passionnante et tendre. Les corps sont libres, la société est peinte dans manichéisme. On se promène de juin 83 à Octobre 98 . À lire !
Chronique pleine d’humour et de bienveillance du processus d’intégration il y a une trentaine d’années, dans une « banlieue campagnarde » réveillée par l’industrialisation à l’échelle humaine. On suit avec beaucoup de plaisir et de curiosité la vie de ces familles, et sa chaleur humaine Belle découverte .