« La scène se joue non loin du lac Baïkal, où je vis, où j’aime, où j’ai la chance d’être aimé, à Irkoutsk, capitale de la Sibérie orientale. Des hommes cagoulés surgissent, c’est le matin. Ma fille crie. Elle a cinq ans. Je suis arrêté sous ses yeux, frappé ensuite avec science, interrogé, mais surtout frappé de ce mot ignominieux qu’il m’est pénible d’écrire : pédophilie. Sous les cagoules et dans l’ombre, des hommes veulent ma peau.
Ils ont enclenché une mécanique de destruction, grossière et implacable, elle porte un nom, je le connais, le mot a été inventé par le KGB : Kompromat. Dans les geôles de Sibérie, je tente de comprendre. Dans l’hôpital psychiatrique où je suis plus tard enfermé, je tente de comprendre. On me promet quinze années de camp à régime sévère. L’histoire de mes évasions peut commencer. Nommer les personnages et les lieux importe peu.
Je n’ai rien inventé. C’est un film, et ce n’en est pas un. C’est un roman, et ce n’en est pas un. Ce qui importe, c’est le moment de beauté où la littérature rend la vie plus intéressante que la littérature, ce qu’il faut, c’est l’attraper comme on attrape un poignard. La meute lancée à mes trousses craignait que tout finisse dans un livre. Le voilà. » Y.B.
La maison d'édition :
Les éditions Stock ont plus de 300 ans mais n'ont pas pris une ride... Deux traditions s'imposeront grâce à Pierre-Victor Stock : la littérature mondiale et l'engagement dans les grands enjeux de société. Les affaires devenant catastrophiques à cause de la guerre, la maison devient une filiale de Hachette. Il aura…
Époustouflant ! Que dire de plus ? Réalité ? Fiction ? Peu importe, on est de suite saisi et emporte' dans l'aventure par une plume alerte et raffinée. Magnifique exploit littéraire qui nous accroche et ne nous lâché plus !
Roman largement autobiographique de très bonne facture, qui nous plonge dans l’horreur d’un univers qui n’a rien à envier à Kafka. Le narrateur, directeur de l’alliance française d’Irkoutsk, se trouve jeté en prison sur la base d’accusation mensongères. Ce livre raconte son épopée, jusqu’à son retour en France. L’écriture fait la part belle à une galerie de portraits et l’auteur écorne au passage la diplomatie française, ou plutôt, les gens qui la mettent en œuvre.
Les péripéties (euphémisme…) d’un jeune homme français emprisonné en Sibérie et sa rocambolesque évasion. S’agissant d’un fait réellement vécu par l’auteur, je ne prendrai pas le risque de commenter l’histoire. Je suppose quand même qu’elle ait été un peu romancée, pour les besoins de l’intrigue. Je trouve, pour ma part, étonnant que le redouté KGB (enfin, le FSB) mondialement connu pour son efficacité, puisse s’en prendre à un fonctionnaire étranger sans vraiment en mesurer les conséquences diplomatiques… Tout cela dit, le roman est passionant, il nous tient en haleine – forcément - et les personnages sont bien dessinés, les gentils comme les méchants.
Une histoire sidérante qui vous accroche de la première à la dernière ligne grâce à l'écriture qui transcende le réel. Où l'on voit que la littérature est surtout et avant tout une façon de voir le monde avant même de l'écrire. Ici, il y a une mise à distance de l'aventure personnelle pour accéder, grâce à l'écriture, à bien plus grand qu'elle.
Docu-fiction passionnant sur l'incroyable parcours vécu par ce Français, membre du corps diplomatique (puisque directeur de l'Alliance Française à Irkoutz), et digne d'un roman de Dumas. L'aventure est au rendez-vous, elle tient en haleine jusqu'au bout par des phrases courtes, efficaces. Et cette plongée dans l'enfer de l'emprisonnement arbitraire parvient, malgré tout, à nous faire entendre la poésie de l'âme russe.
Les 120 premières pages sont longues, beaucoup trop longues ! Que de descriptions interminables ... le vif du sujet n'est abordé qu'aux environs de la 130e page... L'auteur a un style d’écriture très particulier , je n'ai pas aimé ce livre bien que le sujet soit intéressant.
Yoann Barberau, ancien directeur de l' Alliance française à Irkoutsk, piégé par les services secrets russes qui ont monté un "Kompromat" , un faux dossier en soutien de l'accusation de maltraitance et d'abus sexuels sur mineurs , raconte son emprisonnement en Sibérie, sa fuite rocambolesque et son retour en France à travers l'Estonie bien que traqué par Interpol et le Kgb. L'histoire en soi est sans aucun doute intéressante et se prête à la mise en scène, mais néanmoins je reste perplexe sur la façon dont l'auteur la transpose en roman. Ce roman est, bien entendu, une histoire "vraie" mais il y a énormément de points obscurs que l'auteur n'a pas jugé nécessaire d' approfondir , et même si l'on peut , pour certains d'entre eux en comprendre le caractère confidentiel ( en effet il s'agit de politique internationale ) , l'auteur , par contre , n'aurait pas dû traiter aussi rapidement bien d'autres éléments qui me sembent importants. Plus particulièrement , le fait que l'auteur ne trouve pas important d'expliquer et de préciser ses arguments de défense face à une terrible accusation qui aurait bien mérité quelques mots , la conviction d'avoir déjà conquis le lecteur avant même d'avoir commencé et pour finir un style plutôt préténtieux témoigent d'une certaine arrogance qui nous éloigne de tout sentiment d'empathie à son égard.
L'histoire semble fabriquée, mais révèle les faillites de notre société actuelle. Comment se retrouver en prison innocent ? Comment se créer une vie, un quotidien, des habitudes, des amitiés presque, dans cet environnement carcéral ? comment tromper les services de polices russes ? comment la lecture et l'écriture peuvent porter ? Très intéressant ! Quelques longueurs parfois, mais qui n'ont pas empêché d'être emportée
Se lit comme un roman d'espionnage et d'aventure On ne peut qu'admirer la résilience et la détermination de cet homme. J'ai particulièrement apprécié le style "dichotomique" de l'écriture: simple, sec et direct quand l'auteur décrit ce qu'il a vécu, enthousiaste et passionné quand il parle de la Russie, de ses paysages et de sa littérature.
Dommage, l'histoire est pourtant très intéressante, le sujet très peu traiter. Je m'attendais à mieux, tout le monde en dit un grand bien mais il faut le dire, ce roman est trop long, une centaine de pages nous auraient évité des passages fatiguant, on s'ennuie. Si l'auteur avait été bon ces longs moments d'inaction auraient puent être les bienvenues mais il ne suffit pas d'avoir vécu une expérience unique pour être un bon écrivain. Déçu.
Un vrai plaisir de lecture . « Ce dont on ne peut parler, Il faut l'écrire. » J’ai tout aimé dans ce roman ,texte - document. L’ écriture est belle , les descriptions du début sur la beauté du pays marquent l’attachement sincère presque amoureux pour cette vaste région ,pour les hommes la peuplant . Un profond humanisme à l'égard De ses compagnons d’infortune, un retour constant à la poésie et à la littérature dans son ensemble comblent la lectrice que je suis . A lire ! Et merci à nos amis roumains de m’avoir encouragée dans cette lecture ! A votre tour !