Johanna rêve d’une autre vie. En elle souffle un vent de révolte. De ceux qui embrasent un pays. Révolte contre les hommes, contre les lois, contre Dieu qui l’a enfermée dans un corps de femme. Alors, quand une rébellion passe sous ses fenêtres, elle rejoint l’aventure : si ces hommes veulent sauver les pauvres, les damnés de la Terre, peut-être sauveront-ils les vraies damnées de toute éternité : les femmes ? Dans ce premier roman de feu, Marie-Fleur Albecker invente une langue neuve pour une révolte ancienne, celle de la guerre sociale, du faible contre le fort, de la justice contre l’inique. Une langue qui mêle le sublime et le grotesque, le lyrique et le comique, une langue instruite de ce fait : il faut tenter de changer le monde – ce monde qui jamais ne change.
La maison d'édition :
Les Editions Aux forges de Vulcain sont nées en 2010. Elles publient des romans, des essais, des études, des livres d'art, des livres numériques, d'ici et d'ailleurs.
L’histoire de la révolte des paysans dans l’Angleterre du 1381 est racontée du point de vue d’une femme, Johanna Ferrour, qui fut une des protagonistes et des chefs de la révolte: elle guida personnellement l’assaut à la London Tower, et tua avec sa propre main l’archevêque de Canterbury qui s’y cachait. J’ai beacoup aimé ce roman, qui met très bien en évidence la faiblesse de ces mouvements spontanés, dictés par la rage des opprimés, mais dépourvus d’un projet politique et d’un vrai chef. Bref, sans les Lumières et un Robespierre, sans Le Capital et un Lenine, on ne fait pas une Révolution, on va seulement au-devant du massacre (les Jacqueries, la Guerre des paysans en Allemagne 1524/25, la révolte du 1905 en Russie etc.etc.). Mais à l’histoire de cette révolte s’ajoute le proto-feminisme de Johanna, qui ne comprend pas pourquoi on peut parler de la liberté des paysans et pas de la liberté de leurs femmes. L’analyse historique et la finesse psychologique sont vraiment rémarquables. Un roman vraiment interessant.