Annick Walachniewicz, née d’un père réfugié polonais déporté durant la seconde guerre, passe les premières années de sa vie dans l’ignorance de ce secret. La déportation de son père, elle ne l’apprend que douze années après la mort de celui-ci. Le choc passé, elle s’interroge : « Comment se fait-il que tu ne sois pas plus bouleversée, que ta vie se poursuive indifféremment ? » Déboussolée, elle commet vingt pages illisibles, maladroites, dans une sorte de transe, puis se met à lire des ouvrages sur la seconde guerre mondiale et les camps. Elle l’ignore encore à l’époque, mais ce travail d’exploration du souvenir, d’organisation de la mémoire – qu’elle nomme joliment « pêche aux vérités » – va l’occuper plusieurs années : le temps qu’il faut pour rendre compte d’une histoire familiale aussi belle que complexe, entre Est et Ouest.
Car ce livre, qui s’ancre dans la terre noire des campagnes de Pologne, raconte avant tout le long chemin qui mène ou ramène à soi, après le détour de l’exil.
L’écriture en est sèche, elle goûte le limon et la cendre, pourtant c’est l’eau qui l’a fait éclore. L’eau d’un bassin de natation où, durant toutes ces années, l’auteur s’est immergée, convaincue que la nage était ce pont secret vers le passé de son père. À travers un roman poignant, Annick Walachniewicz pose au final des questions essentielles sur la vie et la mort, sur le souvenir, la joie et le pouvoir thérapeutique des mots.
Il ne portait pas de chandail est le roman d’une guérison.
La maison d'édition :
Maison d'édition historique dans le champ poétique francophone, L'Arbre à paroles publie aujourd'hui une vingtaine d'ouvrages par an, toutes collections confondues, en publiant autant des auteurs belges que des auteurs internationaux.
Un texte poétique et fort sur une mémoire familiale tranchée par la grande histoire . Souvent on peut penser tout connaître de cette période mais bien souvent on ignore « les vies » des individus . Ce roman est fort et utile .
Bien d’années après sa mort, l’auteure apprend que son père, polonais, a été interné dans un camp d’extermination et travaillait aux fours. De cette révélation naît ce livre, que j’hésiterai à définir « roman » : c’est plutôt un parcours pour apprivoiser la nouvelle et tout ce qui en découle par rapport à sa famille. Le sujet me touche beaucoup, mais je n’ai pas vraiment apprécié ce roman qui n’en est pas un. Il comporte des pages pour moi incompréhensibles (la piscine, notamment) à d’autres très poignantes (tout le vécu du père, dont j’aurais tant aimé en savoir plus) par conséquent, à mon avis, l’ensemble est décousu et ne prend pas.