Rosalie a 8 ans, un père, une mère, un grand-père, un ami mais Rosalie a des idées noires sans raison apparente. Elle est « adulte » dans ses propos et l’analyse de sa situation. Elle a juste besoin de s’en sortir par elle-même, par son propre moyen. Son stratagème, quelque peu absurde et fantasque, sera une moustache. Celle de Jean Rochefort, et in fine Jean Rochefort lui-même.
Dans ce « conte », Rosalie et Jean ne font qu’un. D’où les « vrais » mots de Jean dans la bouche de cette petite fille. Ses « vrais » habits sur sa peau. Sa « vraie » moustache sous son nez. Le livre transpire Jean Rochefort mais il ne parle que de Rosalie Pierredoux.
La maison d'édition :
Nées de la reprise, en 1936, des Éditions Corrêa, les Éditions Buchet/Chastel furent fondées par Edmond Buchet et Jean Chastel. Dirigeant de la maison jusqu’en 1969, Edmond Buchet fut un véritable découvreur de talents en matière de littérature française : Blaise Cendrars, Maurice Sachs... Il publia également des auteurs confirmés,…
Un véritable régal, un petit bonbon à déguster sans modération, qui, sous son aspect léger, traite de sujets importants : l'acceptation de soi, de la différence, dès l'enfance, l'importance du regard des adultes ... Vous l'aurez compris, je recommande chaudement ce petit livre qui fait du bien.
Succession de scénettes farfelues racontées à hauteur d’enfant, sans que ce parti pris dans l'écriture ne soit véritablement assumé. C'est décousu, vite lu et pour ce qui me concerne sans doute aussi vite oublié.
Court roman qui fait du bien entre deux romans sur la guerre, l’inceste ou autre réjouissance… C’est l’histoire d’une petite fille qui s’attife d’une moustache en hommage à Jean Rochefort pour mieux être celle qu’elle est. Rien de réaliste dans ce roman, les situations sont imaginaires et franchement cocasses, on rit beaucoup. La relation entre cette petite fille et son grand-père est touchante. (p 105 « J’ai souri. Mais vraiment. Papy aussi. Sincèrement. Et comme lui et moi on n’aime pas ce qui est trop humide et gluant dans les sentiments, il a ajouté en tapant dans ses mains : Bon on se la fait cette partie de ping-pong ?! Parce que l’intérêt de ce divertissement tient à ce qu’il interdit les discussions intellectuelles. » L’écriture est maîtrisée, on sent que l’autrice (journaliste) a déjà de la bouteille.
C’est un drôle de petit livre (134 pages avec beaucoup de blanc), drôle au sens d’étrange, et aussi de désopilant, Un OLNI, un objet livre non identifiable mais tellement aimable, et qu’on ne croise qu’une fois, le temps d’1 heure de lecture heureuse. La petite Rosalie Pierredoux, la narratrice, a 8 ans . et, si j’ai bien compris, elle va s’identifier à Jean Rochefort, devenir Jean Rochefort, emprunter ses passions, emprunter ses aphorismes et son humour. Et vivre sa vie de petite écolière avec le filtre de Jean. C’est décalé, imaginatif, éminemment poétique.
Sympa, original, drôle, mais un peu facile. Plaisant sans plus.