Jetés aux ténèbres raconte les dix années d’exil du narrateur, Étienne Delandre, l’un de ces Communards que la IIIe République envoie « expier » en Nouvelle-Calédonie parce qu’ils ont voulu une société plus juste, qu’ils ont été « un peu trop républicains ». Dans leur prison à ciel ouvert, ces quasi naufragés ressassent leur vie d’avant, tentent de s’acclimater, de comprendre ce qu’il s’est passé sur les barricades et de mettre en actes leurs idéaux sur ce bout de terre, et se cramponnent à l’espoir d’une amnistie. Tout cela dans cet ailleurs aux terres rouges, habité par un peuple canaque dont les mœurs leur
sont totalement étrangères, au milieu d’une nature inconnue et stupéfiante, qu’Étienne Delandre n’aura de cesse de dessiner durant sa détention. L’exil est aussi rythmé par les nouvelles politiques apportées de France grâce aux navires, par le passage des cyclones. Jusqu’à l’expiration du délai de
cinq ans de détention pour Delandre, qui se voit alors proposer un poste d’ingénieur pour la création du premier haut fourneau de Nouvelle-Calédonie. Commence dès lors pour lui la découverte de la ville de Nouméa, d’une partie de la Grande Terre, de la société coloniale et de la façon dont celle-ci réprouve la première répression canaque. Avec toujours en tête l’espoir non pas d’une grâce, mais bien d’une amnistie.
À ne pas manquer ! Cette période de l’histoire de la république française ,si peu enseignée a l'école , revit grâce à ce grand roman . Lecture pour tous !
Mon premier coup de cœur de cette 35 ème édition. C’est l’histoire d’Etienne Delandre , il a à peine 20 ans , il fait partie des Communards qui rêvent d’une autre société plus équitable, mais la répression s’abat sur la Commune et il se voit expédié avec d’autres en Nouvelle Calédonie. On va suivre pas à pas cet exil, d’abord le long voyage, l’installation, l’organisation car il faut tout réinventer avec peu de moyens. On découvre les différentes façons pour chacun de vivre cet exil et plus particulièrement les doutes, les questionnements, les inquiétudes, …que traverse Etienne. On aborde aussi la position de la France avec le peuple canaque. C’est à la fois un roman historique, d’autant plus intéressant que l’on vient de célébrer les 150 ans de la Commune, révolution méconnue. Mais son point fort c’est que l’on aborde aussi cette histoire par le biais d’un personnage très attachant.
Belle lecture de l’été. Livre bien écrit, bien construit. C’est un roman historique où l’on rencontre aussi Louise Michel, sa détermination et sa capacité d’ouverture. C’est aussi une période de l’histoire de la colonisation. Très évocateur, c’est un voyage dans la Nouvelle Calédonie du XIX ème siècle. A lire et à faire lire
Ce roman écrit sous la forme d’un journal m’a permis de découvrir une époque méconnue de notre république (je ne me souviens pas l’avoir étudiée au lycée!). Envoyer ces hommes et femmes à l’autre bout de la terre en rééducation n’a pas été une grande réussite ! (cf Louise Michel). Le héros dans l’épilogue : «L’espoir de voir naître un monde nouveau a forgé la lame de ma révolte. L’enfermement, la faim et l’humiliation, le spectacle de cette République d’injustice et d’oppression ne l’on pas émoussée. Au contraire. Ma détermination est comme trempée dans ces années de prison et d’exil. » A lire absolument et à faire lire…
Une page d’histoire très poignante à découvrir . Très agréable à lire
Aussi instructif qu'original : l'histoire d'un déporté de la Commune en Nouvelle-Calédonie, avec sa vie à survivre, son espoir dans la République maltraité, son point de vue sur les Canaques : sauvages et en même temps victimes eux-aussi de la peur, de l'ignorance, du mépris, de la politique... Bien écrit, il m'a permis de découvrir une partie de notre lointaine histoire. À lire !