La nuit sera belle (2017)

DESAUBLIAUX Lucie

Trois amis – Arek, Ivan, Todd C. Douglas – se préparent à veiller toute la nuit dans l’attente de l’aube qui les verra enfin partir pour l’expédition qu’ils concoctent de longue date… sans toutefois en avoir arrêté la destination. Car il s’agit d’abord de se donner du coeur à l’ouvrage, à grand renfort de thé, bière, vin et whisky – dans l’ordre et sans modération.

Au sein de leur trinité qui a érigé la procrastination en sagesse et en art de vivre, Arek cherche quoi faire, Ivan veut faire mais n’y arrive pas et Todd C. Douglas se complaît dans le non-faire. À eux trois, tandis que l’ivresse gagne et qu’ils essaient de soustraire leur existence à toute justification au bénéfice du désirable interstice au sein duquel les choses n’ont plus besoin d’exister mais seulement d’être possibles, ils explorent victorieusement l’oisiveté sous toutes ses formes.

Ne fait-on rien quand on ne produit rien ? Et qu’est-ce, au juste, que « faire » ? Comment agir sans produire ou chercher sans accomplir ? Ne peut-on vivre sans que le travail devienne la vie ? Comment dissocier l’idée d’oisiveté de celle de paresse ? Et qu’est-ce, au juste, que l’oisiveté ? Ne pas travailler ? Ne rien faire ? Pratiquer des activités qui ne sont pas le travail ? Une recherche sans certitude de trouver, est-ce un travail ?

À ces questions que se posent des personnages qui font beaucoup plus que ce qu’ils croient et beaucoup moins que ce qu’ils disent, La nuit sera belle imagine des réponses aussi profondes que jubilatoires.

A propos de l'auteur :

DESAUBLIAUX Lucie :

Née en 1989, titulaire du diplôme national supérieur d’expression plastique, Lucie Desaubliaux a participé à plusieurs expositions avant de reprendre des études en master lettres et création littéraire au Havre, en 2014.
Elle vit actuellement à Rennes
. La nuit sera belle est son premier roman.

La maison d'édition :

Actes Sud :

Créées en 1978, dans un village de la vallée des Baux, par Hubert Nyssen et sa femme, Christine Le Boeuf, bientôt rejoints par les autres fondateurs, Françoise Nyssen, Bertrand Py, Jean-Paul Capitani, les éditions Actes Sud développent une politique éditoriale généraliste.

3|5
2 avis
3 Commentaires
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  • D.ma
    8 septembre 2017

    Il n'est pas urgent de ne rien faire. Procrastiner un verbe à la mode. Rêver de l'aventure au coin de la rue. Partir loin , n'importe où ...hors du monde ! Nos trois amis font des plans pour "agir" et "faire" sauf que... Un roman qui étonne par sa langue acérée et nous pousse au sourire , à La reconnaissance de soi. La composition Thé /bière/vin/whisky du roman nous révèle bien La difficulté du faire. Ce n'est pas un roman dont La lecture est "facile" mais faites un petit effort et vous passerez un "belle nuit"!

  • Paola - Groupe Esprit Livre - Turin
    29 novembre 2017

    Dans ce roman l’action est proscrite. Par contre le verbe y est copieux. Trois amis se retrouvent chez l’un d’eux la veille d’une expédition longuement planifiée et qui n’aura jamais lieu, faute d’en avoir vraiment envie. Ils se connaissent depuis toujours, ils ont l’habitude de se retrouver ainsi, à rien faire d’autre que parler. Mieux : boire et parler. C’est toute une philosophie de vie qui est ici développée, fouillée, disséquée, mot par mot, pensée par pensée. Et comme chacun des trois copains connaît les points faibles des autres, le dialogue n’en devient que plus pointu, au fur et à mesure que la nuit avance et le taux alcoolique des boissons se fait plus élevé. Je ne suis pas sûre d’avoir pleinement saisi le fond de la philosophie oisive/paresseuse des trois personnages, car j’avoue m’être un peu égarée, par moments, dans les méandres de leurs élucubrations. Et pourtant je ne regrette en rien le « temps perdu » à lire ce roman, ne serait-ce que pour le langage, recherché et imagé, très efficace.

  • mhelen
    2 février 2018

    une histoire de projet avorté et de temps qu'on passe en s'alcoolisant autour de dialogues ou d'échanges de mots sans action. La philosophie du creux est sans doute un thème intéressant, mais je n'ai peut-être pas tout compris, d'autant que le style est celui que je qualifierais d'un peu dépassé, voire "d'intello-ringard", comme lorsque "sont non-rangés les livres" ou qu'on cherche un "vecteur de perméabilité"......