Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé.
Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour
dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une
menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée.
J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue
relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais
polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et
ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom.
La maison d'édition :
Les Éditions Noir sur Blanc sont nées en 1987, à Montricher, en Suisse, à l’initiative commune de Vera et de Jan Michalski, couple aux origines suisses, polonaises, russes et autrichiennes.Leur ambition humaniste et littéraire de l’époque : créer des passerelles entre les cultures et les peuples de l’Europe de part et…
Une fille née en France de parents algériens, musulmane pratiquante, vit mal son homosexualité vis-à-vis de sa religion et de sa famille. J’avoue tout de suite ne pas avoir aimé ce livre, bien que je comprenne que le sujet traité soit très dans l’air du temps. D’abord, ceci n’est pas un roman, mais un long monologue. Ensuite, personnellement, j’ai été assez agacée par ces nombreuses pages farcies de prières et invocations religieuses. C’est personnel, bien entendu, mais c’est mon ressenti.
Comment concilier éducation et foi musulmane avec homosexualité ? Elle s'appelle Fatima Daas et porte un prénom à ne pas salir... L'auteure se raconte par petite touches qui, peu à peu, nous révèlent son caractère, sa vie, sa famille, ses amours, ses questionnements. Cela se traduit par des chapitres courts où elle se met en scène, et qui vont construire le tableau de son histoire. C'est saisissant et se lit d'une traite.
A nouveau un roman sur la recherche de soi et une auto psychanalyse de l’auteur qui évite de « plomber » le lecteur par un balayage d’images en demi-teinte mais le tout reste en suspension, laissant le voile… Une écriture originale assez délicate dans l’ensemble en opposition au caractère rebelle de l’auteur pour crier son mal être, son inadaptabilité à son environnement et à sa religion refuge ; L’identité de l’auteur « Fatima et musulmane » résonne comme un martellement permanent qui interpelle.
« Je m'appelle Fatima Daas, je porte un nom auquel il faut rendre honneur ». Et de page en page s'ajoutent à cet en-tête de nouvelles caractéristiques qui esquissent puis complètent le portrait d'une jeune franco-algérienne, musulmane, curieuse, intelligente, rebelle, fille mais se sentant proche des garçons, lesbienne.. Et ce dernier point est ressenti comme le mal dans cette religion dans laquelle elle cherche des réponses. Phrases courtes, incisives, qui mettent en lumière la dichotomie entre ce que la société et la famille dans laquelle on naît attendent de vous, et l'être auquel nous aspirons.
La substance de ce récit consiste dans l’effort qu’une jeune fille, Fatima, doit faire pour dépasser sa difficulté à exprimer les sentiments les plus intimes, et le malaise qu’elle ressent face à l’évidence que ces sentiments ne sont pas alignés sur les préceptes sociaux et religieux de son milieu. « Tu n’es pas méchante, petite Fatima, tu manques seulement d’affection » Cette affirmation, prononcée par son professeur de sport, peut bien résumer l’obstacle qu’elle doit franchir pour atteindre son but : réaliser pour soi-même une existence riche d’affections partagés et sincères. Le roman est très intéressant et très bien écrit. Patrizia - groupe Esprit Livre - Turin
La petite dernière Fatima Daas L’écriture thérapeutique, libératoire, est un genre qui nécessite néanmoins un peu de recul par rapport à soi-même pour faire œuvre littéraire. C’est la seule chose qui manque à Fatima Daas. Il arrive que le roman relève de l’accumulation fragmentaire de souvenirs, sensations, émotions ne dépassant pas toujours l’anecdote, fut-elle tragique au regard de sa situation de lesbienne musulmane pratiquante. C’est lorsque le narcissisme s’efface devant une dimension supérieure à lui que l’auteure écrit ses plus belles pages et y en a d’authentiquement superbes. Roman malheureusement trop inégal pour justifier un emballement de la critique. Vincent
J’ai lu avec intérêt « la petite dernière « de Fatima Daas : je trouve intéressant ce rituel où elle commence tous ses chapitres par « je m’appelle Fatima « . Cela me fait pensé à des incantations religieuses, et puis j’aime ses descriptions de ses sensations, ses sentiments. Elle montre bien comment la parole n’est pas possible quand on se sent à priori rejetée par le milieu environnant à cause de l’homosexualite . L’emprise de la religion est bien vu comme en même temps sa sécurité et ce qui l´enferme dans la culpabilité