La propagandiste (2023)

DESPRAIRIES Cécile

Dans le Paris des Trente Glorieuses, Cécile Desprairies, alors enfant, assiste aux réunions des femmes de la famille organisées au domicile de Lucie, la mère de l’auteure, dans un immeuble haussmannien chic. On parle chiffons et on s’échange les potins du jour. L’ambiance est joyeuse. Plus agitée, aussi, quand il s’agit d’évoquer, à mots voilés, le passé de la mère de l’auteure, ce grand amour qu’elle aurait connu, pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de se marier avec son père.

Qui est Lucie ? Qu’a-t-elle fait précisément, avant ?

De fil en aiguille, perçant les mensonges et les non-dits de cette mère énigmatique, Cécile Desprairies devenue historienne, met à nu la part d’ombre de Lucie et de toute une partie de sa famille. Les masques tombent, et l’histoire de cette femme, collaboratrice zélée, en France, sous l’Occupation, se révèle en plein, à l’image d’un passé collectif dont on n’a, aujourd’hui encore, pas fini de faire l’inventaire.

A propos de l'auteur :

DESPRAIRIES Cécile :

Née à Paris en 1957, Cécile Desprairies est germaniste et historienne de l’Occupation en France (1940-1945). Elle a publié de nombreux ouvrages sur les images de propagande, les lieux et les lois de cette période. La Propagandiste est son premier roman.

La maison d'édition :

Seuil :

L'ambition des fondateurs du Seuil est aujourd'hui intacte et plus utile que jamais. Fort de ces convictions, Le Seuil est désormais au premier rang des maisons généralistes, présent dans tous les domaines éditoriaux : littératures française et étrangère, thrillers et policiers, sciences humaines, documents, spiritualités, sciences, jeunesse et beaux-livres.

4|5
4 avis
7 Commentaires
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

  • Isalit
    21 septembre 2023

    Roman écrit par une historienne de l’Occupation… L’autrice, qui est aussi la narratrice, découvre et raconte le passé collaborationniste de sa famille et de sa mère en particulier. Elle met dans son récit beaucoup de distance et peu d’affect. Il manque à mon avis la touche romanesque.

  • Dima
    1 novembre 2023

    Un roman fort sans concession ! Un héritage lourd à porter : celui d’un monde de salauds. L’adhesion Au nazisme , la collaboration d’une France dreyfusarde... un roman à mettre entre toutes les mains .

  • Patrizia
    5 novembre 2023

    J’ai lu avec intérêt ce roman parce qu’il s’agit d’une histoire du « mauvais côté ». Le monde de la collaboration au temps de la seconde guerre mondiale, un sujet qui nous met mal à l’aise à l’écrire et à l’écouter. C’est la petite histoire d’une jeune fille qui tombe dans les années les plus tumultueuses de la Grande Histoire du XX siècle. Maintenant c’est facile de juger et argumenter les événements de l’époque, mais tout en traversant une telle période de bouleversements c’est moins évident de savoir quel aurait été le bon choix. Et encore, sur la base de quels critères on aurait choisi? Finalement les critères de Lucie - la propagandiste du titre - ont été l’amour pour un jeune homme et la fascination pour les nouvelles théories pseudoscientifiques de son époque. Ce sont les réflexions sur les choix de vie de Lucie qui m’ont fait apprécier ce roman.

  • Massimo Groupe Esprit livre - Turin
    6 novembre 2023

    Pour moi ce livre est plus une biographie qu'un roman . Plus en général c'est l'histoire de la famille de l'auteure . Cette biographie n'a pas dû être facile d'écrire pour Cécile Desprairies : à travers les souvenirs déconnectés de sa propre enfance, elle offre un regard critique sur sa mère, Lucie la propagandiste, qui, au fur et à mesure que le roman avance, se dévoile comme un véritable monstre. Pendant la guerre toute la famille coopère autour de Lucie, tous ont à y gagner, en occupant les immeubles et les châteaux dont les juifs ont été expropriés et massacrés. « Par un des interstices de l'enceinte, un juif avait tendu à ma grand-mère une montre en or, en échange d'un verre d'eau. Ma grand-mère avait pris la montre, mais n'avait pas donné le verre d'eau » « C'était dit sans émotion. Je me demandais si j'avais bien entendu. » Là c'est un exemple de ce que Cécile , la narratrice, écoute aux réunions familiales qui se tiennent au domicile de sa mère dans les années soixante. Devenue adulte , Cécile ira rassembler les pièces du puzzle et mettre à nu le passé de sa famille à travers ce roman qui est, en fin de compte , une dénonciation - bien que tardive - non seulement d'une personne, sa mère, mais aussi d'un passé collectif honteux.

  • CarolineE
    2 décembre 2023

    Les points positifs : Ce livre nous permet de rentrer dans ce milieu de collabos sans fois ni lois et sans états d’âme. Vu que cette france collaborationniste reste taboue, nous n’avons que très peu d’occasion de connaître ces familles qui ont collaborer durant la guerre. Les points négatifs : Construction gênante. On passe de 1960 à 1940 1944… L’auteure a voulu que ce soit un roman mais ça ne ressemble pas à un roman. Pas assez d’affect. Je n’ai jamais vu qu’elle désapprouvait cette famille même à la fin.

  • Colette
    8 décembre 2023

    Confrontée à une mère énigmatique, qui invoque puis étouffe son passé, la narratrice va reconstituer petit à petit l’histoire de sa mère et de sa famille : de ce grand amour perdu à la propagande nazie. Ou comment faire de l’histoire avec des bribes de conversations perçues lors des réunions de femmes de la famille où l’on se tait quand les enfants pénètrent dans la pièce. Opiniâtre, elle va démêler le vrai du faux, la Légende de la réalité pour jeter un regard lucide sur la France collaborationniste, le tout dans une ambiance survoltée de bassesses et de mensonges. Très instructif sur la partie cachée de l’iceberg pétainiste, l’auteur, historienne, a su rendre romanesque son propos.

  • gene
    8 janvier 2024

    Un roman -ou un récit?- très dérangeant, écrit par une historienne spécialiste de l'Occupation (et ce n'est sûrement pas un hasard) à propos de sa mère qui fut une ardente collaborationniste, comme d'ailleurs l'ensemble de sa famille. Une femme égoiste, froide, ambitieuse mais passionnée aussi, amoureuse d'un beau biologiste nazi. Mais le plus étonnant, c'est encore ce qui se passe "après": après la fin de la guerre, ayant réussi à échapper à toute poursuite, cette femme conserve sa foi en l'idéologie nazie, qu'elle défendra jusqu'à sa mort. Etonnant, glacant. Et l'on admire le courage qu'il a fallu à l'auteure pour dépeindre sa propre mère tout en conservant son objectivité d'historienne.