Agnès enterre son père, historien d’art, rescapé d’Auschwitz. Discrète souris grise chargée de rédiger les discours de la Maire de Paris, elle semblait jusque-là se contenter d’une vie austère, ponctuée de moments de folie soigneusement dissimulés.
Depuis quelque temps une femme la suit, sans jamais l’aborder. Elle est toujours là, au coin de la rue, sur ses talons. Agnès aperçoit parfois un pan de manteau, entend le froissement d’un vêtement. Qui est-elle et, surtout, qui l’envoie ? Son ancien amant, seul homme avec qui elle ait eu une relation suivie ? Ou serait-ce une présence qui la poursuivrait depuis l’enfance ?
Malgré sa solitude dans la grisaille des rues parisiennes, une rencontre inattendue et lumineuse lui permettra peut-être d’apprivoiser l’ombre portée par la terrible histoire de son père et de rendre leur humanité à ceux qui en ont été privés.
Un roman qui alterne récit sans affect sur la Shoa et ce qui pourrait être une tranche de vie toute banale de la narratrice qui se veut aussi discrète que possible, mais à l'intimité secrète luxuriante. S'insinue une part d'inquiétante étrangeté qui donne des accents de thriller à ce roman tout en élégance, finesse, esprit. Un délice
J'ai adoré ce roman qui tient le lecteur en haleine tout au long et nous fait vivre toute une palette d'émotions. La plume est vive et le texte d"excellente facture. Bref, je recommande ce premier roman sans hésitation !
Une histoire intrigante qui se démêle de manière insoupçonnée tout en touchant les sentiments du plus évident au plus profond.
Magnifique écriture . Un texte qu'on ne lâche pas du premier au dernier mot. A quand le prochain roman de Sarah Emmerich ? Vite !
Un excellent roman tout court avec conclusion inattendue.
Un texte fort qui cueille très vite et ne vous lache pas. L'écriture est magnifique, travaillée, maîtrisée. Le talent de romancière de Sarah Emmerich est incontestable.
une belle écriture toute en finesse, une construction qui alterne deux récits...on se laisse emporter; à recommander !
La suivante est un livre pudique sur le lourd héritage des rescapés d'Auschwitz, pour eux-mêmes et pour leurs proches. Sarah Emmerich nous partage un peu de son histoire et dresse un parallèle éclairé avec des sujets encore trop malheureusement d'actualité. Un regard posé sur notre société : se souvenir pour ne pas oublier.
On se délecte de l'écriture de Sarah Emmerich, aussi surprenante que voluptueuse. On aime les deux histoires aussi fortes que différentes qui illustre un dialogue impossible du vivant du père avec sa fille. Il n'y a pas de pathos ni d'amertume, Toute la tension repose sur la suivante, personnage fantomatique, que l'on se plait à suivre...
J’ai beaucoup aimé le livre de Sarah Emmerich qui raconte avec beaucoup de délicatesse Agnès et son ambivalence, son professionnalisme mais aussi sa sensibilité, visible ou invisible, avec en double écriture le témoignage que son père a laissé sur sa déportation. L'auteur parle avec respect des liens intergénérationnels à partir de la souffrance et suggère la question de la légitimité à accorder à l’expression de ses propres émotions.
Ce premier roman de Sarah Emmerich est original dans sa construction et particulier dans son contenu, il est écrit comme une intrigue policière. Le lecteur se demande à longueur de pages qui peut bien être cette femme qui la suit en permanence et dont elle ne veut pas voir le visage. Dans ce roman il y a deux histoires, celle de son père rescapé des camps et sa propre histoire. L’attention du lecteur est maintenue jusqu’à la dernière page. Bien écrit, il mérite sa place dans ce festival.
Je trouve l'histoire du père de la narratrice pourrait être tout à fait intéressante mais peut-etre pas assez developpée étant donné que cela est censé representer une bonne partie du livre. Néanmoins la vie de la narratrice racontée ici est parfaitement ininteressante. Je pense que ce roman peut être raconté en 20 lignes. Le style de l'auteure est cependant assez recherché et tout à fait agréable. De plus, "la suivante" sur qui repose l'intrigue de base n'est jamais identifiée et cela n'a tout bonnement aucun sens. Un roman bien écrit mais sans que le contenu soit interessant.
Agnès est une quadragénaire que nous devinons être intelligente, cultivée et attrayante, qui cache ses qualités sous des tailleurs gris souris, et qui ne supporte personne chez soi. L’autre protagoniste de cet étrange et charmant roman est son père, un immense historien de l’art rescapé à la Shoah, dont le caractère ressent des terribles expériences de sa jeunesse. Agnès est convaincue d’être filée jour et nuit par une femme, qui dans la réalité n’existe pas, mais qui est un fruit de son inconcient: elle est, peut-être, la projection de l’Agnès qui se cache et se refuse aux rapports humains, et dont l’Agnès réelle voudrait s’affranchir? La question demeure sans reponse; mais où est-il écrit que toutes les questions doivent avoir une reponse? En fin de compte, Shakespeare-Hamlet laisse sans reponse la question to be or not to be: que le lecteur se débrouille à trouver la sienne. Et ce beau roman nous engage à faire de même.
Roman écrit avec une écriture raffinée et élégante, mais dans l'histoire j'ai trouvé quelque chose de trop: Agnès est trop effacée et trop au delà de la moralité, sa soeur est trop mutique et la suivante est trop suivante.... Par contre les problèmes de notre société avec son incapacité d'accueil sont bien dessinés ainsi que la difficulté de vivre avec un rescapé des camps de la mort. "Je ne crois pas que l'une ou l'autre d'entre vous ne se soit jamais sentie en droit de se plaindre". Celle -ci est la phrase qui illustre ce roman: on ne sait pas comment faire pour vivre, mais on n'a pas le droit de se plaindre!