Et si la poésie de l’enfance était notre plus grande force pour survivre aux drames ? L’histoire tragique et lumineuse d’un enfant pris dans les filets de la guerre, extrême folie d’un monde qui marche sur la tête.
Paris, 1940 : Tateh Dragon et sa femme Ona voient monter les périls qui guettent les Juifs sous l’Occupation. Leur fils Frank, 6 ans, ne parle pas, mais on l’entend penser tout haut. Ona est raflée dans la rue puis la police vient arrêter Tateh tandis que le petit Frank, sauvé par des voisines, est envoyé à la campagne chez la dure à cuire mais attachante « Grand-mère-de-la-guerre ». Elle le protègera des Allemands avec le courage humble et simple des Justes.
A l’approche de la Libération, le village est décimé par les Nazis et Frank réchappe par miracle au massacre. Recueilli dans un pensionnat religieux, l’enfant toujours muet observe la mystérieuse croyance que tentent de lui inculquer les Pères.
Quand Tateh réapparaît soudain, le choc est immense. Survivant d’Auschwitz et des Sonderkommandos, à demi-fou, Tateh fait à son fils le récit halluciné de ses souffrances, avant de se pendre. Plus tard Frank, jeune homme, s’évade du pensionnat et mène une vie vagabonde en banlieue puis à Paris, incapable de s’adapter à ce monde qu’il voit tourner à l’envers. Délirant, il tombe malade, échoue à l’hôpital où infirmières et médecins, les « fantômes blancs », s’évertuent à le sauver. Une âme charitable surgie de l’enfance l’envoie alors dans une île sous les tropiques. Un possible paradis?
Ça commence comme un récit déjà entendu:: une famille juive dans le marais avant le désastre. Une voix d’enfant un peu différent raconte. Le lecteur tourne les pages du livre et de l’Histoire et ces vies prennent toute leur importance , elles deviennent nôtres . L’ecriture Poétique de Stéphane Arfi m’a balancée dans l’horreur et le réel mais aussi dans l’imaginaire du petit qui crée des compagnons qui lui rende La vie possible. Un très beau et bon premier roman qui est une sacrée promesse littéraire.
Un super bon premier roman ! J'attends deja le suivant ...J'ai adoré ces mots inventés par cette "voix" d'enfant !
Le petit Frank Dragon, enfant juif rescapé à la déportation (contrairement à ses parents) est exfiltré à la campagne grâce à la solidarité de quelques voisins. Il sera d’abord hébergé chez une vieille dame et ensuite dans un pensionnat catholique jusqu’à la fin de la guerre. Le retour de son père des camps de la mort, le récit des horreurs qu’il a enduré et, finalement, son suicide, poussent le garçon dans une errance fiévreuse, délirante, hallucinée. Après un passage à l’hôpital il partira vers une nouvelle vie, loin de tout, dans une terre inconnue. D’abord, ce qui frappe le plus dans ce roman est certainement le langage, plein de mots inventés et d’expressions curieuses. Ensuite, c’est le déroulement assez singulier de l’histoire elle-même, qui suit un parcours insolite. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié la première partie du livre (l’enfance, les années de pensionnat, le retour du père) un peu moins la seconde (la vie à la rue, le délire, le voyage vers la nouvelle vie), car j’ai trouvé cette dernière un peu exagérée sinon exaltée… Mais il s’agit là d’un très bon premier roman, émouvant et captivant, dont la lecture nous interpelle inévitablement, et qui nous amène, une fois de plus, à nous poser des questions sur l’humanité