Elles ont fait le serment de renoncer à leur condition de femme. En contrepartie, elles ont acquis les droits que la tradition réserve depuis toujours aux hommes : travailler, posséder, décider. Manushe est l’une de ces « vierges jurées» : dans le village des Balkans où elle vit, elle est respectée par toute la communauté. Mais l’arrivée d’Adrian, un être au passé énigmatique et au regard fascinant, va brutalement la rappeler à sa féminité.
Un premier roman sur la construction culturelle des êtres et l’oppression des communautés traditionnelles envers les femmes. Un questionnement sur la liberté des désirs et des comportements. Baignant dans un climat aussi concret que poétique, ce premier roman envoûtant et singulier d’Emmanuelle Favier a la force du mythe et l’impalpable ambiguïté du réel.
La maison d'édition :
Fondées en 1900, les éditions Albin Michel portent toujours le nom de leur fondateur dont Francis Esménard, l’actuel président-directeur général, est le descendant. Depuis plus de cent ans, cette grande maison d’édition indépendante a contribué avec succès à faire connaître ou reconnaître de nombreux écrivains.
Un véritable coup de coeur que ce premier roman ! Un sujet que je ne connaissais pas, une épopée qui nous emporte on ne sait où, on ne sait quand, mais qui nous parle d'aujourd'hui. Le courage des femmes magnifiquement mis en lumière ! Bravo. É. GUERIN Lycée La Ramée (02100)
Ce roman, écrit dans un vocabulaire recherché, est paré d’une atmosphère à la fois poétique et concrète. Le sujet incite à se situer dans une certaine ambiguïté, une forme de mystère, défi que Mme Favier réussit parfaitement. Une bien belle histoire qui fait réfléchir sur l'identité
une atmosphère particulière, entre imaginaire et fantastique, le thème de l'identité traité de façon originale l'écriture est recherchée, aboutie
Auteur du commentaire: Fabrizio di Majo (Esprit Livre - Turin) L’anthropologie culturelle – Claude Lévi-Strauss au premier rang – nous a appris que chaque communauté a son organisation sociale, ses règles de vie, qui peuvent différer énormément les unes des autres, et qu’il faut être très prudents à les juger plus ou moins convenables par rapport à celles d’une autre société. L’intérêt de ce roman consiste justement en nous faire connaître – avec un style sobre et parfaitement convenant au sujet – les règles de vie d’une communauté qui habite les montagnes de l’Albanie. Un monde archaïque très différent du nôtre, qui nous fait plutôt horreur, mais dans lequel sont profondément enracinés des valeurs – telles la solidarité et l’hospitalité – qui sont nées, peut-être, comme protection des communautés de la domination ottomane. Sauf quelques petites incongruités de la trame, c’est une histoire très intéressante et très bien écrite.