Rue Rémy-Dumoncel, dans le quatorzième arrondissement de Paris, se trouve un immeuble blanc – une maison de retraite baptisée Le Tiers-Temps. Au milieu de la cour, un arbre solitaire. Parmi les résidents, un grand échalas, au visage sombre mais aux yeux encore perçants, joue avec ses souvenirs où se mêlent deux langues, l’anglais de son Irlande natale et le français de son exil littéraire. Ce vieux monsieur s’appelle Samuel Beckett.
Ce premier roman dévoile un Beckett surprenant, attendant la fin (un comble), devenu pour ainsi dire l’un de ses propres personnages. On voit défiler les épisodes qui ont marqué son existence, mais aussi la vie quotidienne au Tiers-Temps, où Beckett a réellement résidé. On est saisi par une émotion grandissante à mesure que le roman accompagne le grand Irlandais vers son dernier silence.
Les derniers jours de Samuel Beckett Il chemine le long de sa vie comme dans les rues de Paris. Croisant le souvenir de ses amis, ses amours, ses défunts, anges et démons Nous partageons ses états d’âme. Ce vieil homme se retourne sur sa vie avec nostalgie bien sur mais aussi avec humour (l’humour Anglo Saxon !). C’est souvent tendre mais aussi grinçant, cruel, douloureux certainement Un regard sans complaisance sur ses vieux jours, sans prétention face à ses succès. Un succès qui est bien dérisoire à côté de la douleur de vieillir, la détresse de se sentir seul et sans illusion sur la suite... « Il faut toujours que ça grince là ou on ne s’y attend pas « Une très belle écriture
Dans ce premier roman, l'auteure relate fictivement les 5 derniers mois de la vie de Samuel Beckett qu'il a passé à la maison de retraite "Le Tiers Temps". Beckett a 83 ans, a de l'emphysème, est diminué par la maladie de Parkinson. Il se demande comment il en est arrivé là, "demi clochard, sans dents..." Pendant ces 5 mois, l'auteure évoque à travers le journal fictif de Beckett, les souvenirs parfois délirants de son Irlande, de son grand ami J.Joyce, de sa mère, de son œuvre, de sa maison, de son éditeur J.Lindon, de sa mort.... Cette vie, évoquée souvent inconsciemment, est en perpétuel écho à la vie quotidienne du "Tiers Temps", ses promenades, les autres résidents, le personnel soignant.... Ce roman, construit en 3 parties, aurait certainement mérité une meilleure connaissance de l’œuvre du prix Nobel de littérature pour mieux le comprendre et profiter de toute sa richesse. Plusieurs références méritent des éclaircissements. Cependant ce livre qui traite d'un sujet douloureux, la fin de vie, se lit sans trop de "pathos", l'auteure a su alléger son propos en nous décrivant un "Beckett" attachant, plein d'autodérision; La lecture est agréable, bien rythmée, un peu longue à la fin à moins que l'auteur ait sciemment voulu nous emmener dans la richesse de l’œuvre de Beckett encore largement inaccessible pour moi.
Ce livre parle de la fin de vie de Samuel Beckett qui réside à la maison de retraite médicalisée "Le tiers-temps". Le livre est construit avec des chapitres où c’est Samuel Beckett qui se raconte à la fois sur sa vie, sa relation avec sa mère, son attachement à l'Irlande, son œuvre, ses relations et aussi sa perception des personnes qui interviennent auprès de lui à la maison de retraite et d’autres chapitres où c’est le personnel soignant qui transcrit les soins, les observations qu’ils font sur l’état de santé de Samuel Beckett. Beaucoup de référence à son œuvre mais qui ne m’ont pas forcément fait écho d’où la difficulté à lire par moment. Livre qui se lit mais sans plus.
Samuel Beckett s’est surtout fait connaître par l’écriture de “En attendant Godot”. C’est la description et le partage de l’ennui, de l’attente dans une pièce de théâtre où il ne se passe rien. (J’ai vu la pièce, il y a très longtemps, et je n’ai jamais eu envie de la revoir) L’absurdité de la vie en attendant la mort. L’attente se termine, la mort est là pour l’auteur qui avait fait scandale. C’est un peu pénible, c’est comme une revanche de rentrer dans l’intimité du dénuement de celui qui avait tant agacé. C’est la réalité d’une fin de vie, mais je ne suis pas sûre que j’avais envie de lire les derniers mois de la vie de Samuel Beckett. Drôle d’idée.
Maylis Besserie imagine le journal de Samuel Beckett en fin de vie à la maison de retraite "Le Tiers Temps " dans le 14e à Paris, "un type qui ne croyait en rien. Qui etait arrivé dans l existence par accident, resté par négligence ". On lit, on écoute avec bonheur Samuel Beckett effilocher des bouts de vie, des fragments de souvenirs (relations compliquées avec May sa mère, James Joyce, Suzanne...). L 'esprit vagabonde avec humour, ironie, dérision, jongle avec les mots, les langues : "je n ecris plus...je m amuse. J irlandise, je francise, c est selon. Gymnastique de debris". Le quotidien de la maison de retraite interrompt le récit : la mort qui rode, les pensionnaires cancanent, les sollicitations du personnel qui ne voit plus qu'un vieillard à nourrir (proteiné), à mobiliser...nivellement par le grand âge où l individualité disparaît. Les évocations renvoient à une bonne connaissance de l'oeuvre et la vie de S.Beckett ou défient notre curiosité!
Le Tiers temps Maylis Besserie Gallimard Quel bonheur de retrouver Beckett et son univers aussi profondément que désespérément humain. Une tragédie du quotidien et un nihilisme joyeux. Maylis Besserie rend cela à merveille, tout en intelligence avec son personnage et son œuvre. L’écriture n’est pas seulement superbe mais d’une richesse et d’une profondeur suffisamment rare pour le souligner et l’apprécier. Malheureusement la troisième partie demeure inaccessible au lecteur qui n’est pas imprégné des œuvres auxquelles elle fait référence. C’est dommage de n’avoir pu rester, jusqu’à son dernier souffle, dans cette grande proximité et familiarité qu’elle avait su si bien installer avec Beckett. Vincent
Samuel Beckett a été très inspirant pour l'écriture de ce roman, à tel point qu'il m'a fallu me redire régulièrement que ce n'était pas lui l'auteur, mais Maylis Besserie. Une autobiographie fictive, qui dépeint avec précision les souvenirs, le langage, la solitude,la fulgurance et l'intimité du locuteur, en adoptant le style narratif et imaginatif du vrai Samuel Beckett. Une belle prouesse d'écriture, fort agréable à lire tant la musique des mots et leurs résonances significatives sont en harmonie. Et la plongée dans les derniers jours du corps d'un vieillard en institution nous instruit beaucoup sur ce qui pourrait nous attendre (Godot ?).
Les six derniers mois de la vie de Samuel Beckett dans une maison de retraite à Paris, le Tiers Temps. L’auteure, à partir de faits réels et imaginaires, décrit la vie de Beckett vers sa fin comme s’il s’agissait d’un personnage de son œuvre (que je ne connais pas!). L’écriture est enlevée, imagée avec de l’humour : « Jésus-Christ sur sa bicyclette ! Moi aussi, j’ai du mal à y croire. Crétins de trèfles ! Bons qu’à ramasser des patates, le cochon est dans le maïs !... »(p 72 : après le match de rugby France-Irlande perdu par les Irlandais). De l’émotion, de la crédibilité, sans doute un avenir littéraire pour l’auteure.
Oui, il y a un peu d'humour, mais... Le narrateur (Samuel Beckett lui-même) raconte ses derniers jours dans une maison de retraite. Ses observations sur ses forces qui déclinent, ses souvenirs sont entrecoupés de notes administratives et de bulletins de santé. Quel intérêt ? J'avais ouvert ce livre avec curiosité, enthousiasmée par les premières pages sur Suzanne, sa femme, très émouvantes, contente d'en apprendre un peu plus sur l'homme et peut-être aussi l’œuvre : je suis déçue ! Et pas plus avancée !