Années 50, Paris, milieu de la Haute couture. Ida est Première d’atelier chez un grand créateur où elle est en charge de la collection masculine. Dans ce milieu très hiérarchisé, elle occupe une position privilégiée, respectée et crainte par les petites mains qui travaillent avec elle. Elle a bien eu un mari et un enfant, qu’elle a quittés sans laisser d’adresse, mais elle n’a jamais vraiment connu l’amour : depuis 30 ans, elle est entièrement dévouée à son métier et s’abîme dans la contemplation des tissus chatoyants. Lorsque Ida rencontre Jean, jeune mannequin-cabine gracile aux yeux gris, gauche et nonchalant, elle est troublée. Elle l’habille, elle ajuste sur lui des étoffes, elle le frôle. Très vite, elle tombe amoureuse du jeune homme, de sa douce présence et de son mystère. Lorsqu’elle l’invite à dîner un soir dans l’atelier, Jean ne se doute pas de ce qui l’attend… Empreint d’une noirceur nervalienne très romantique, parfois d’une certaine sensualité, à rebours de l’époque et de l’air du temps, le roman de Jennifer Kerner explore les rouages de la séduction et évoque l’emprise d’une femme de pouvoir sur un jeune homme.
La maison d'édition :
A l'origine, Le Mercure de France est une revue française fondée en 1672 sous le nom de Mercure Galant. Elle devient une maison d'édition au XXe siècle, et publie les premières traductions de Nietzsche en français, l’éditeur publie les premiers textes de Paul Claudel, Colette, ou encore Guillaume Apollinaire, et…
Je n’ai pas été conquise c’est le moins que l’on puisse dire. C’est bien écrit. La description de Jean est incroyable et tellement détaillée que nous pouvons nous imaginer ce personnage si touchant . En revanche c’est tellement noir …. Je me dis comment un personnage comme Ida , qu’elle décrit très bien d’ailleurs a pu sortir de l’imagination de l’auteur . C’est horrible d’avoir l’idée de créer un personnage aussi maléfique . Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre ce n’est pas qu’on ait affaire à une psychopathe qui détruit tout autour d’elle mais plutôt que du début à la fin il n’y ait que violence et cruauté .
Avec un personnage principal aussi détestable, il serait facile de ne pas adhérer à la proposition littéraire de l'autrice, mais ce serait dommage ! Ce serait passer à côté de la complexité des personnages qui ont tous leur part d'ambiguïté, et ce serait ne pas voir la richesse des descriptions et des émotions présentées dans ce roman que l'on peut qualifier de gothique par son côté sombre. J'ai aimé découvrir le milieu de la Haute Couture et partager l'ambiance d'un atelier avec ses codes, ses contraintes et même ses textures. J'ai apprécié le regard sans concession sur une femme froide, dénuée de tout sentiment à l'égard des autres. À aucun moment on est tenté de l'excuser pour son comportement odieux mais le mépris qu'elle inspire se teinte de pitié, car elle souffre malgré tout. Quant à sa "victime", d'abord dépeinte comme un jeune homme pur et innocent, on découvrira toutefois son ambiguïté et sa part d'ombre. Comme le crin, ce roman gratte, pique et démange et ça, c'est une belle réussite !
Ida, première d’atelier qui semble ne pas avoir de sentiment tombe amoureuse d’un homme, Jean, et découvre les pouvoirs des sentiments et les prises de tête qui en suivent. Pour vous dire franchement, au début, je me perdais dans toutes les descriptions qui m’en venait à détester le personnage principal. Puis j’ai compris que c’était enfaite le but recherché par l’auteur ce qui rend la lecture originale et captivante. Je vous le conseille, bonne lecture !
Histoire d'une femme émotionnellement déséquilibrée, manipulatrice, un mannequin à la personnalité effacée. Une histoire d'agression, de manipulation, de mort. Une lecture qui m'a autant fascinée que traumatisée. L'aspect gore du roman m'a captivée, et la personnalité d'Ida (le personnage principal) est juste détestable, mais la beauté de ce livre réside dans la tentative de donner le bénéfice du doute à ce personnage, de se "challenger" à comprendre ses fantasmes et ses actions, qui sont, pour le moins, peu conventionnels. Personnellement, ce livre a suscité de fortes émotions en moi et m'a donné le coup de grâce ; j'en ai vu de toutes les couleurs ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi passionnée et captivée par un livre : colère, espoir, déception… Je conseille vivement ce roman à tous ceux qui sont en quête d'originalité. Si je peux me permettre de le qualifier, c'est un grand "intrusive thoughts" sorti tout droit de l'imaginaire de l'auteur .
C'est un bon roman, audacieux et singulier, qui ose inverser les rapports de force et les liens de domination, amoureux comme professionnels. De plus, Jennifer crée des personnages intrigants et fait des descriptions très précises. C'est bien écrit.
Ça commence par 3 pages sur la description des carreaux de faïence du métro parisien (!). Ça se poursuit avec 50 pages tout à l’imparfait pour présenter les personnages. L’histoire commence réellement à partir de là mais il n’y a quasiment aucune scène active. Les rares sont racontées encore une fois à l’imparfait et souvent truffés de longs flash back (pour expliquer des enfances malheureuses bien évidemment) qui font perdre le fil du peu d’action qu’il y a. Les personnages sont trop caricaturaux pour qu’on y croit (mèche blonde, yeux gris…). Les rares courts dialogues sont creux. Très creux. L’histoire, elle, apparait comme invraisemblable tant elle est mal racontée. Le projet était d’installer un rapport de domination d’une femme sur un homme. Mais dans toute relation de domination il faut un enjeu ; or ici il n’y en a pas, le personnage masculin n’a rien à craindre d’Ida, elle n’est pas sa supérieure hiérarchique, elle n’a pas de secret à révéler qui pourrait lui nuire. Tout est ridicule du début à la fin. L’autrice tente de manipuler la langue mais c’est très maladroit, les comparaisons tombent à côté, les descriptions sont particulièrement verbeuses et inutiles. Un des pires romans que j'ai lus au cours de ma vie.