Les âmes rouges raconte la trajectoire de deux moscovites, Golchenko et Katouchkov, de la mort de Staline en 1953 à la Glasnost de Gorbatchev. Le premier est un fin lettré qui obtientun poste au GlavLit, la commission de censure du Département pour la littérature et la publication. Le second est projectionniste dans un cinéma réservé au Parti. Deux excellents postes d’observation, en cette période de déstalinisation de l’URSS menée par Khroutchev, puisque Katouchkov voit réexaminés par la censure, à la faveur du timide dégel, les grands proscrits : Pasternak, Boulgakov, Akhmatova, et naître une nouvelle génération d’écrivains et de poètes dissidents : Soljenitsyne, Brodsky, Chalamov qui posent la question de la répression et du Goulag ; tandis que Golchenko voit de son côté surgir et s’épanouir, en réaction au réalisme socialiste, la « nouvelle vague » du cinéma russe dont Tarkovski est le symbole. Sous l’ère Brejnev, le KGB reprend la main. Katouchkov est mis au placard. Soljenitsyne est l’homme à abattre. Golchenko est arrêté et déporté pour avoir détenu un manuscrit intitulé Miss Goulag. Un tournant s’opère dans les années 70, avec la publication en Europe des dissidents. Soljenitsyne reçoit le Nobel en 1970, L’Archipel du Goulag paraît en 73. Une opposition nait en Pologne, en Hongrie. L’arrivée au GravLit de Natalia, l’extravagante fille d’un général du KGB, réveillera Katouchkov de sa torpeur. Ils suivront ensemble les premiers pas de la Glasnost et Natalia organisera les retrouvailles entre Golchenko et Katouchkov, dont elle a parfaitement saisi qu’il est l’auteur de textes dissidents, écrits au cœur même du saint des saints de la Censure.
Seules les premières pages de ce roman sont à découvrir, l’éditeur n’a pas souhaité nous le confier dans son intégralité
Ce doit être un très bon roman. Bien écrit. Mais le sujet ne peut intéresser que les passionnés de la Russie et je l'ai trouvé difficile à lire.