Un roman d’apprentissage drôle et tendre, offrant une peinture sans concession des jeunes de cité.
« Dans mon nouveau collège, j’étais excellent, comme le sont les élèves qui portent des lunettes. Le niveau moyen était cependant faible et certains élèves très jaloux. Ils me demandaient des réponses sans politesse : « Eh le nouveau, c’est quand Clovis enculé ? » Ils m’étonnaient par leur ignorance, ils avaient mon niveau de maternelle. Alors je leur disais d’en faire plus, que c’était pas compliqué l’histoire de France. Rapidement j’ai donc pris des baffes. »
Né de parents algériens, placé très tôt à l’Aide sociale à l’enfance, Skander est un garçon curieux de tout, passionné par la lecture. Mais au début des années 2000, à dix ans, il doit quitter une famille d’accueil idéale pour aller vivre à Courseine, une banlieue électrique, chez Mme Khadija, Marocaine fantasque et cupide. Entraîné malgré lui par les jeunes du Grand Quartier, porté par l’appât du gain et un goût de l’expérience qui abolissent sa boussole morale, Skander va connaître l’échec scolaire. La rue devient son royaume, avec ses petits tra4cs, ses larcins, ses guerres et sa gouaille. Pourtant, l’adolescent a un rêve : avoir son bac, et aller à Paris pour y devenir avocat d’affaires.
L’enfance abîmée et les déterminismes sociaux sont au coeur de ce roman d’apprentissage à l’humour féroce, qui nous o8re un aller simple pour la France des cités, à travers un antihéros au grand coeur.
Bon roman autobiographique. Un gamin algérien est placé en famille d’accueil car son père est inexistant et sa mère le plus souvent à Fleury Mérogis. Brillant à l’école, il se laisse cependant happé par l’argent facile de la drogue. Récupéré par l’ASE, il s’en sort finalement en obtenant son bac. Plutôt bien écrit, sans aucun pathos mais beaucoup d’humour.
Récit d’apprentissage qui couvre l’enfance et l’adolescence du jeune narrateur Skander, placé par l’ASE. Une sorte de Candide curieux surdoué, lecteur insatiable – attachant, quoi. Dont les idéaux vont se heurter aux réalités du « quartier », les deals, la violence, la prison. Jusqu’à la rédemption finale, à la Balzac… Récit en narration interne, conduit à hauteur d’enfant, avec recours à une oralité très maîtrisée, tout en nuances et en évolution. Une vraie réussite, qui renvoie, même si l’auteur s’en défend, à La Vie devant soi. Qualités narratives, réalisme fin, servi par dialogues réussis et personnages de papier convaincants.
Un livre qui parle d'espoir et d'avenir, qui nous présente le bien et le mal dans tous les domaines de la société et parle de l'immigration, un sujet très actuel aujourd'hui. Pour ceux qui ne sont pas français, comme moi, c'est aussi une manière de connaître la réalité des services sociaux français et du système scolaire. J'ai beaucoup aimé.
Je me suis laissé embarquer, grâce à une langue réaliste et toujours empreinte d’une certaine douceur, dans cette aventure humaine. Un Goncourt des prisonniers tout à fait mérité.
On savait que tout le monde n’avait pas toutes les mêmes chances dans la vie, ce roman nous en fait une démonstration très touchante. L’auteur nous plonge dans l’univers des enfants dont les parents sont défaillants et qui deviennent tributaires du bon vouloir d’autres adultes. Le héros à la chance d’être accueilli dans une première famille aidante, puis sa vie bascule lors de son second placement, en banlieue. Le fil rouge de la scolarité, des enseignants engagés nous tient en haleine. Jusqu’au bout on se demande si le héros parviendra ou non à s’en sortir. Témoignage fort et poignant, à découvrir.
L’auteur nous offre un roman autobiographique de sa jeunesse, traité sur le ton de l’autodérision. Le ton et le regard qu'il porte prouve qu’il a su surnager de son existence difficile d’enfant émigré et placé en famille d’accueil en banlieue dans les années 2000. L’auteur a su osciller sur la ligne de faille.
Scander enfant de l’assistance publique, doit à 10 ans, quitter sa famille d’accueil bienveillante pour une autre famille dans le 93, soi-disant pour se rapprocher de sa mère. Ce garçon curieux qui adore lire est un bon élève à l’école, mais dans ce nouvel univers il va vite se faire repérer par ses compères, il n’est pas bon « être brillant » . On retrouve tous les clichés des banlieues : la drogue, l’argent facile, les bagarres entre bandes rivales… Scander va essayer de se faire une place, il oscille entre ses ambitions et faire comme les autres et accéder au même travers. le récit est racontée par la voix d’un enfant avec sa fraîcheur, sa naïveté, c’est au début une sorte de candide, qui raconte mais au fur et à mesure que l’on avance dans le roman, et dans son intégration dans le 93, le langage devient plus vif, vulgaire… Il semblerait que ce récit soit en partie autobiographique, cela pose la question comment s’affranchir du milieu où l’on vit ? Récit sans sensiblerie, même beaucoup d’humour par moment.