L’hyène est un animal perfide dont le cri est un rire qui laisse imaginer sa cruauté. Les plus retorses sont les femelles qui dominent les mâles, les matent, les dévorent. Elles ne s’accouplent que pour se reproduire. Terrorisent ceux qui les défient. Et enseignent méticuleusement à leur descendance à faire de même. Sur ce point néanmoins, les femmes de la famille de Blanche, qu’on surnomme les hyènes parce qu’elles ont tous leurs traits, ont failli.
Preuve en est, ce matin, Blanche, 44 ans, s’apprête à annoncer à sa mère qu’elle sera la dernière hyène de sa lignée puisqu’elle a décidé d’avorter. Le temps d’un déjeuner, la narratrice déroule ses souvenirs et convoque à la table ses ancêtres, Clara, Louise-Huguette, Georgette, pour raconter l’histoire de sa famille, et expliquer son geste. Surgit un monde ancien où les femmes se transmettent, non l’amour et la tendresse, mais la rage, la haine des hommes et la soif de vengeance.
Un cycle de violence auquel Blanche n’échappera pas tant elle sait que les traumas de nos aînés informent jusqu’à nos gènes, mais auquel elle met fin. A travers ce récit familial sur cinq générations, Annie Ferret remonte le cours du temps pour montrer comment le legs familial ne se résume pas à l’ADN et retrouver la source de cette colère, le premier acte qui fit un jour d’une femme, une hyène.
Histoire de femmes, histoire d'une lignée, histoire de transmissions. Bien écrit, beau "travail" d'écriture sur tant de récits de vie dans cette lignée commune, de recoupements, …. Intéressant, je n'ai pas eu envie de lâcher ce roman.