« J’ai grandi dans les années 70, au milieu d’adultes qui cherchaient non pas tant à redéfinir les règles qu’à se trouver eux-mêmes. J’ai assisté à chacune de leurs douloureuses métamorphoses. Mon père tardait à révéler son secret, ma mère rêvait tantôt de danser avec Carolyn Carlson, tantôt de participer à sa manière à la construction européenne, ou encore de se mettre à la sculpture…
Quant à moi je m’envolais, comme Mary Poppins, persuadée à trois ans que c’était possible. Certes, je n’étais pas un oiseau, je savais qu’il me manquait des ailes, mais en déployant mes bras j’étais sûre de pouvoir être aussi légère qu’un planeur.
Des rêves, nous en avions plein nos tiroirs, mais la vie a été plus folle encore. Elle nous réservait d’autres chemins, nous embarquant dans un scénario étrange, violent, drôle et romantique, une quête, un mariage et cette boucle finale spectaculaire du temps, le retour inattendu d’un premier amour…
Si la vie est un roman, alors la nôtre était à écrire. »
I.C.
Isabelle Carré écrit le roman vrai d’une famille déglinguée et formidablement touchante, la sienne : des parents d’horizons très différents, les années 70, la bohème, les arts, une liberté pas toujours facile à vivre… Elle dit aussi avec une grâce et une sensibilité d’écriture poignantes la naïveté de l’enfance, les couleurs acidulées et pop du moment, la découverte du monde compliqué des adultes, la force et la fragilité d’une jeune fille que le théâtre va révéler à elle-même.
Très beau tissage du soi avec l’imaginaire, avec ce qui inspire.
Magnifique!
Très émouvant! Vraiment un roman qui touche et qui impressionne beaucoup, par l'histoire, par le style, par la langue.