L’Odeur de chlore, c’est la réponse de l’usager au programme « Modulor » de l’architecte Le Corbusier. C’est la chronique d’un corps qui fait ses longueurs dans la piscine du Corbusier à Firminy. Le lieu est traité comme contrainte d’écriture qui, passage de bras après passage de bras, guide la remémoration. Dans ces allers-retours, propres à l’entraînement, soudain ce qui était vraiment à raconter revient : le souvenir enfoui offre brutalement son effarante profondeur.
Quelque chose de très contemporain cherche à se formuler ici : comment dit-on « l’usager » au féminin ? Comment calcule-t-on la stature de la femme du Modulor ?
Lorsque le corps idéal est conçu comme le lieu du standard, comment s’approprier son propre corps ? Comment faire naître sa voix ? Comment dégager son récit du grand récit de l’architecte ?
La maison d'édition :
Créée en 2008 à Lille, avec une ligne éditoriale construite autour d'un axe : Littérature et Société, La Contre Allée s'intéresse tout particulièrement au devenir et à la condition de l'individu au cœur de nos sociétés contemporaines, grâce à la publication d'ouvrages de littératures française et étrangère et d'essais.
nrv ce livre
Un récit autobiographique qui nous plonge dans nos souvenirs de natation à la piscine et les différentes sensations que nous procure ce cocon protecteur. Un premier roman à l'écriture légère et aérienne construit sur un style et un rythme imposé par la natation. L'histoire d'Irma Pelatan ne m'a pas laissée indifférente. Une belle découverte littéraire.!
Des éclats de vie qui remontent à la surface, une pudeur qui se dénude pourtant par des sentiments forts, parfois brutaux. C’est un lecture touchante, dont j’apprécie la concision qui incite à lire avec plus d’attention chaque mot pour en apprécier la beauté. Merci
Irma Pelatan se met à nu dans une narration fluide, précise, que l’on sent nécessaire, y glissant çà et là un « tu sais » qui interpelle ou qui transmet peut-être aussi. Probablement se découvre t’-elle. C’est un exercice que l’on sent thérapeutique et qui peut répondre à toutes celles dont le corps ne s’inscrit pas dans la norme. J’ai beaucoup aimé cette manière de fondre sa relation au corps dans ce lieu unique, ce lieu qui est tout à la fois : un moule parfait, un refuge maternel « enveloppant », une vaste métaphore et peut-être une école de la construction. C’est un livre profond et réussi. Coup de cœur pour moi.