La neige recouvre tout mais pas les images. Pascal voudrait s’ouvrir la tête pour les prendre à mains nues et les jeter dans la Semoy, qu’elles s’enfoncent dans la vase, dans les algues vertes et gelées de la rivière. Il se dit que c’est peut-être ça que Louis a cherché à faire. Il a cherché à tout éteindre. A faire un noir. A fuir. Pascal, ouvrier dans une petite ville des Ardennes françaises, a toujours été fier de son fils Louis, un garçon calme et bon élève qui passe son temps dans les livres.
Une passion presque obsessionnelle pour la littérature qui surprend dans leur entourage modeste. Tous deux mènent une vie tranquille, faite de silences complices. C’est du moins ce que pense Pascal jusqu’à ce que Louis soit retrouvé mort à la confluence de la Meuse et de la Semoy, où il a décidé de mettre fin à ses jours. Pourquoi un tel geste ? Que s’est-il passé ? Abasourdi et accablé, Pascal va peu à peu découvrir la vérité.
Et bientôt, une évidence : son fils était pour lui un parfait inconnu. Premier roman incisif et sensible, Louis veut partir dissèque une relation manquée entre un père et son fils. Il fait saillir l’absence tragique de communication au sein d’une famille et le caractère implacable du déterminisme social.
Sujet grave : le suicide de son enfant de 18 ans. Pascal, le père, au fil des chapitres et des rencontres decouvre la face cachée de son fils Louis, calme et studieux. Pascal anéanti est passé à côté " trop content d avoir la tranquilite". Lecture de ce roman dans l exaspération de l accumulation de clichés d une "France périphérique ", d une vulgarité gratuite. Tout y est pele mele : drogue, sexe sado maso, homophobie, mauvais vin, tele réalités, dégoût des livres ..et ces "connards de medecins, parisiens vegeflexibles, gros connards (encore:) de droite en mocassins à glands". Un air de déjà lu, autobiographie en moins avec "Pour en finir avec Eddy bellegueule" 2014. La caricature est trop poussée pour etre convaincante, émouvante. "Le vent s est levé, il faut tenter de vivre"p.73 les mots de Paul Valery sonne faux ici. Belle ecriture dans l avant dernier chapitre "s abandonner aux sources" et une phrase coup de coeur: " Lire longtemps, marcher longtemps, c est la même chose: le coeur bat différemment ".
Je viens de lire ce livre, le sujet n'est certes pas drôle mais j'ai été accrochée par la construction du roman. On apprend en même temps que le père plein de choses sur le fils, mais on découvre aussi Pascal, le père, et les autres personnages de cette petite ville des Ardennes. Peut-être y-a-t-il un peu d'excès dans tout ce qu'on apprend de la vie de ce jeune lycéen et on se demande s'il est vraiment possible que son père n'ait jamais rien compris ou supposé. Mais le récit est sensible et percutant. A lire !
Après le suicide de son fils, un père va entreprendre une longue enquête qui va le conduire à découvrir la vie inconnue de son enfant. Peu à peu, un portrait sensible de Louis se dessine. Ce récit est digne d’un récit policier. Croyant deviner certains aspects, l’auteur finit toujours par nous semer. Ce roman ouvre beaucoup de portes mais laisse une part de mystère. L’auteur trace un portrait bouleversant de Louis ainsi que du père. De la honte sociale, l'identité sexuelle au passé familial, l’histoire est foisonnante et pleine de surprises.
La construction du récit est assez simple, sans grande originalité, mais elle est servi par une écriture percutante, rapide, efficace pour accompagner sur quelques jours la quête de ce père qui est prêt à tout pour comprendre qui était réellement ce fils qui vient de le quitter.
J'ai hésité à lire ce livre au sujet si effrayant. J'ai osé et ne l'ai pas regretté. De découvertes en découvertes sur son fils suicidé, Pascal comprends à quel point il est passé à côté de son enfant, sage, très bon élève, qu'il ne comprenait pas toujours mais n'osait pas interroger de peur de paraître indiscret. Descente aux enfers racontée sans pathos à travers le récit et le portrait des personnes que fréquentait Louis avec la question récurrente, pleine de culpabilité : comment se peut-il que je connaisse si peu, si mal mon fils ?
A travers le portrait sensible d’un amour père-fils, le livre témoigne aussi de la difficulté à s’extraire d’un milieu social déterminant, de la grande injustice de notre société qui a mis à mal l’ascenseur social. Poignante mais sans pathos, une histoire humaine forte.
Le problème des jeunes auteurs surdoués de l'écriture c'est de croire trop souvent que les mots sont tout. C'est l'ailleurs auquel ils ouvrent qui est intéressant. David Fortens réussit une galerie de portraits qui sonnent juste, met en scène une relation en creux d'un père et son fils, en non-dits, crédible. Et puis... ? Un roman qui se lit agréablement mais qui ressemble trop à un devoir fait à la dernière minute.
Après le suicide de son fils qu'il a élevé seul, Pascal veut comprendre ce qui a amené ce fils de 18 ans, brillant, toujours plongé dans les bouquin (un peu trop sans doute) à se donner la mort. Entre stupeur et culpabilité, Pascal découvre des facettes de ce fils auprès duquel il est passé sans le voir vraiment. Un texte fort, sensible, direct sur les difficultés à communiquer, l'impact du milieu social, les différentes images de soi que l'on donne à voir aux autres.