Ce récit sonne comme un retour à la matrice, aux origines, arméniennes ici, à l’enfance. Un retour à la « maison » au sens le plus symbolique du terme, au cœur d’une labyrinthique et étouffante demeure familiale dans laquelle la narratrice se voit contrainte d’emménager après un héritage. Un conglomérat d’espaces, de chambres, de corridors… dans lequel elle déambule, comme en apnée, au sein de visions qui la renvoient indéfiniment à son passé, essentiellement les années 80. Les pièces de la maison deviennent peu à peu comme les pièces d’un puzzle dont chaque morceau représente une part de son identité morcelée. Qui sont les Arméniens, ce peuple encore relativement méconnu dont les racines remontent six siècles avant Jésus-Christ ? À travers des prénoms, des
lieux, des chants et des danses, des coutumes ancestrales, des légendes du Caucase ou d’Anatolie peuplées de héros bibliques, de dieux et de déesses ou de simples troubadours nous apparaît tout un monde. Quant au génocide de ce peuple perpétré dans l’Empire Ottoman en 1915, il est abordé d’un point de vue psychologique, comme le point de départ d’un chaos interne, déteignant sur toute une lignée à travers les âges. Une intrigue, sous la forme d’une chasse au trésor aussi : il s’agit de retrouver une photographie et de renouer avec le passé pour mieux se projeter dans l’avenir.
La maison d'édition :
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Un très beau premier roman, autobiographique. Par le truchement de la visite de sa maison d’enfance en banlieue parisienne, l’autrice nous entraine dans une découverte richement documentée de la culture et de l’histoire de l’Arménie. L’humour, l’autodérision sont présents en petites touches sympathiques, sans nuire à la justesse de ton qui s’impose et que l’autrice maitrise avec brio pour relater les événements les plus douloureux. Souhaitons de pouvoir le retrouver dans la sélection finale.