Aurélia, qui prend le rôle de narratrice, retrace la vie de sa grand-mère à travers les quelques souvenirs qu’elle a d’elle. Enfermée dans sa chambre de bonne, elle décide d’écrire l’histoire de celle qu’elle n’a finalement si peu connue. Elle l’invente résistante durant sa jeunesse, éprise d’Adam et enceinte à tout juste dix-sept ans après une seule nuit passée avec celui qui restera pour toujours son premier (et unique) amour avant de disparaître pour toujours. Cet abandon a brisé Louise et l’a laissée seule face à sa maternité non désirée. La grande manquante de cette histoire, c’est bien la fille de Louise, la mère d’Aurélia, qui a transmis la malédiction familiale à la génération suivante sans même essayer de s’en défaire.
Avec ce premier roman, Aurélia Clément raconte comment le silence au sein d’une famille peut finir par la détruire. Écrire serait peut-être bien la seule façon de réussir à se sauver.
La maison d'édition :
Chez Phébus, nous aimons les rêveurs, les menteurs, les fragiles et tous ceux qui doutent. Parce que leurs intranquillités nous rendent plus libres. Oui, nous voulons « remuer le monde », bousculer les certitudes avec nos livres. Grâce à leur vision, les écrivains changent le monde. Ils sont les derniers…
Très bon texte. Tout y est… l’amour et l’amitié, la guerre et ses ravages, la collaboration et ses atrocités, l’exil, la revendication des femmes à disposer de leur corps, la littérature à la fois salvatrice et sclérosante… Beaucoup de références aux classiques grecs et à un certain bovarysme.
Un thème familier : écrire pour s’affranchir du poids d’un secret de famille. La narratrice/autrice réinvente (en partie ?) la vie de sa grand-mère, dans un récit où elle tisse sa propre vie, ses réflexions et ses références culturelles. Elle écrit le destin d’une femme qui a trouvé des réponses dans les livres, dans sa « fuite frénétique au coeur de [s]on empire de papier ». Des mini-réserves : écriture parfois précieuse et/ou précieusement bavarde, le titre et… la couverture.