Ce 9 juin 1936, Emile a vingt ans et il part pour son service militaire. C’est la première fois qu’il quitte la magnanerie où étaient élevés les vers à soie jusqu’à la fin de la guerre. Pourtant, rien ne vient bousculer les habitudes de ses parents. Il y a juste ce livret de famille, glissé au fond de son sac avant qu’il ne prenne le car pour Montélimar. A l’intérieur, deux prénoms. Celui de sa mère, Suzanne, et un autre, Baptistin.
Ce n’est pas son père, alors qui est-ce ? Pour comprendre, il faut dévider le cocon et tirer le fil, jusqu’au premier acte de cette malédiction familiale. Ce premier roman virtuose, âpre et poignant, nous plonge au coeur d’un monde rongé par le silence. Il explore les vies empêchées et les espoirs fracassés, les tragédies intimes et la guerre qui tord le cou au merveilleux. Il raconte la mécanique de l’oubli, mais aussi l’amour, malgré tout, et la vie qui s’accommode et s’obstine
La maison d'édition :
Les Éditions JC Lattès, fondées en 1968, sont ouvertes sur tous les domaines de la curiosité contemporaine et s'illustrent par de nombreux succès avec leurs auteurs tels que Serge Bramly, Marc Dugain, Delphine de Vigan, Grégoire Delacourt, Muhammad Yunus mais aussi des auteurs internationaux comme Stephenie Meyer ou Dan Brown.
Excellent roman qui, sans misérabilisme mais au contraire avec pudeur, sur fonds de magnanerie en Drôme et du départ d'Emile au service militaire en 1936, va entraîner le lecteur dans un déroulé de vies brisées, entrelacées dans ses silences et ses nobles secrets. Une écriture profonde qui coule sans redondance, qui sait capter l'attention.
Beau texte où le champ des possibles n'est jamais atteint. Chacun des personnages est spectateur de son histoire. Roman âpre et attachant, plein de non-dits.
Très beau roman, très beau style qui prend et emporte le lecteur dans cette histoire de destins personnels entremêlés par le mot "famille". Silence, secret, bonheur qui semble inimaginable et inatteignable, destins quotidiens de ces vies du début du 20e siècle, où plusieurs générations se supportent, se détestent, ou tentent de s'aimer. Très beau malgré la dureté du propos.
Un roman touchant dont l'écriture est au service de la complexité des relations et des sentiments quand ceux ci sont en plus bousculés par la guerre. Un roman social où les personnages subissent la transformation de la campagne à l'aube de la 1ère guerre mondiale, l'hécatombe humaine de cette guerre , et sont enfermés dans le silence, et les secrets de la vie paysanne.
C’est lors qu’il présente son carnet de famille à l’adjudant qui l’enrôle pour son service militaire qu’Émile découvre que son père n’est pas celui qu’il croyait. Ainsi commence l’histoire à rebours de ce roman passionnant. Et Baptistin, Suzanne et Auguste prennent corps dans les pages d’une vie difficile, à la dure, comme il était souvent le cas à la campagne au début du siècle dernier. Où l’on ne manifeste pas ses sentiments, où les parents ne sont que des géniteurs à qui l’on doit obéissance, où l’on n’est pas maître de sa propre vie. Et la Grande Guerre, s’invitant dans l’histoire, n’arrange pas les choses. Les personnages sont tous très attachants, mais moi j’ai été touchée surtout par Auguste, qui endure et assume, avec dignité et persévérance. Un roman émouvant, à l’écriture travaillée, dont je conseille absolument la lecture.
Un roman à trois temporalités: La 1° guerre mondiale, l’entre deux guerres et les années 1935, au coeur méridional de l’Ardèche et de la Drôme. Des destins brisés, un secret de famille, la dureté du monde rural et du déclin progressif des magnaneries. Bref, tous les ingrédients d’un bon livre.
Écriture surprenante : des descriptions fluides puis des mots isolés, des images juxtaposées pour entraîner réflexions et questionnements intérieurs face aux non-dits. Un Baptistin lumineux qui comme « Augustin » (d’Alexandre Duyck) fait toute la grande guerre et meurt à la fin de la grippe espagnole et qui aura fait des choix aux lourdes conséquences. L’écriture est âpre, adaptée à la rudesse de ce vécu familial. Écriture coup de poing qui assène des mots pour exprimer le réel et autant de questionnement intérieurs.. Baptistin, l’absent, le cœur de ce drame familial qui sort de l’oubli par la maestria de l’auteur ! Coup de cœur !
De beaux personnages auxquels on ne peut rester insensible ! Bonne lecture !
Un roman extrêmement riche qui déroule l'histoire d'une industrie de la soie au coeur de la de la première guerre mondiale. La fin d'une époque où tout sera à reconstruire pour les générations futures laissant briser celles dont les fils des destins individuels se sont entremêlés avec la grande guerre et les débuts de la grippe espagnole Un récit parfaitement maîtrise et une écriture qui nous plonge d'emblée dans un monde rural en train de s'effondrer.