« Ce livre est l’album d’une famille, la mienne, issue d’un milieu populaire dans les années 70-80. Mon père, pas très grand, compensait les centimètres qui lui manquaient en sautant sur tout ce qui bouge et en customisant la calandre de sa Renault 12 avec des phares longue portée. Ma mère occupait sa solitude à briquer l’appartement en guettant par la fenêtre.
Moi qui dessinais des robes et coiffais les poupées de ma soeur, j’ajoutais au malaise en provoquant la fureur de l’un et la désolation de l’autre. Leurs regards braqués sur moi, je constatais, pétrifié de honte, que dans ces moments qui me valaient le surnom de Riquette mes parents étaient unis. Heureusement, j’avais mon mange-disque et les émissions de Guy Lux. Je rêvais d’être Sheila, je rêvais d’être né ailleurs. »
Éric Romand
« En vingt-cinq ans, je me suis rendu sur la tombe de mon père une dizaine de fois tout au plus. Ma mère me dit que je devrais y déposer des fleurs en plastique afin qu’elle soit toujours garnie. »
La maison d'édition :
Les éditions Stock ont plus de 300 ans mais n'ont pas pris une ride... Deux traditions s'imposeront grâce à Pierre-Victor Stock : la littérature mondiale et l'engagement dans les grands enjeux de société. Les affaires devenant catastrophiques à cause de la guerre, la maison devient une filiale de Hachette. Il aura…
Souvenirs, souvenirs…Un fils raconte son enfance et son adolescence dans une famille modeste, depuis ses penchants pour les déguisements et les tenues à paillettes de Sheila jusqu’à la prise de conscience de son homosexualité. Entretemps il y aura le divorce de ses parents, le succès dans sa profession de coiffeur, et puis l’inexorable descente aux enfers de son père, jusqu’à son suicide. L’écriture de ce petit roman est très élémentaire, le style assez convenu, mais dans l’ensemble il est agréable. Il y a même un peu d’humour. Joli.
Je vous trouve un peu sévère avec ce roman dont l’ecriture Est simple certes,mais cela en est la qualité première pour évoquer un apprentissage pas toujours facile .
Un monde loin de notre monde et tout près de nous par le souvenir, excellente évocation de tout ce que la génération des années 60 a vécu , musique, télé, habitudes, langue. Très agréable sur une texture un peu simple