Noire précieuse (2020)

Djoulaït Asya

« Tremblante, Céleste rassembla ce qui lui restait de courage pour observer les mains de sa mère qui remontaient la couverture, comme on ajuste un mensonge, comme on ferme un cercueil. Elles achevèrent de sortir Céleste de l’enfance. Elles étaient un feu de bois, labourées par la lave, tachée de flammes, de gris, de honte. »

 

Noire précieuse est l’histoire d’une mère qui tente de sauver sa peau en écorchant sa chair. Noire précieuse est l’histoire d’une relation tendre entre une jeune fille et sa mère, l’histoire des modes de communication qui circulent dans les rues de Paris, entre Château d’Eau et le boulevard Saint-Germain. La langue nouchi rencontre le « français des Blancs », qui pénètre aussi l’argot ivoirien. Noire précieuse est l’histoire d’une relation tendre et sensuelle comme une caresse, violente comme une identité imposée du dehors et qui « excite le sang ».

A propos de l'auteur :

Djoulaït Asya :

De parents algériens, Asya Djoulaït est née à Paris en 1993. Elle enseigne la littérature au lycée, à Saint-Denis. Noire précieuse, son premier roman, présente, sous une forme nerveuse et épidermique, la dissimulation autant que l’affirmation d’une identité et d’un parler noirs dans les rues de Paris.

Photo : Francesca Mantovani

La maison d'édition :

Gallimard :

Les Éditions Gallimard ont été créées en 1911 par Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger. Aujourd'hui, leur catalogue d'environ 30 000 titres, 9000 auteurs et 240 collections, fait de cette maison l'un des leaders de l'édition française.

4|5
4 avis
8 Commentaires
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  • Dima
    10 novembre 2020

    Céleste vit à Paris avec sa mère, elle est brillante et ira au lycée Henri IV .Elle veut aller à Abidjan , sa mère refuse ... Un roman facile à lire qui permet de découvrir le parler français - africain . Un roman qui pose des questions comme celle de la négritude , l’auteur se place ,il me semble dans la lignée de Senghor . Rien de manichéen dans cette histoire qui est aussi une belle relation mère fille .

  • François
    24 novembre 2020

    Ce roman est un livre de contrastes, des oppositions/ rapprochements, du noir et du blanc, de l'attraction/répulsion, de la tradition/modernité....à travers la confrontation d'une mère coiffeuse ivoirienne immigrée en France (Oumo) et sa fille Céleste, brillante étudiante au prestigieux lycée Henri IV. Tous ces contrastes se révèlent aussi à travers les 2 pays (France/Côte d'ivoire) et le langage (français métissé d'ivoirien et argot nouchi). C'est aussi le livre de l'adaptation et de l'intégration de l'immigration sans assimilation. La mère rêve de devenir blanche. La fille fait de brillantes études et assimile parfaitement la langue française ainsi que les codes du milieu  où elle évolue. La confrontation mère/fille révélée par le mensonge de la mère inverse les rapports traditionnels entre la tradition et la jeunesse : devenir blanche … Relent de la colonisation. Cette intégration pose toutefois la question de l'avenir de Céleste en France ....En Côte d'ivoire ??? En plus de l'écriture plaisante de ce livre, il montre bien le tiraillement de ces femmes, entre les deux cultures, qui se donnent les moyens de s'assumer à la différence des hommes en échec. Bravo à cette auteure qui s'est contentée de regarder vivre en France cette communauté africaine et a su transcrire leur vécu aussi accompli.

  • Bernadette
    24 novembre 2020

    Je l’ai lu avec plaisir et intérêt : je trouve que ce roman est bien construit et m’a fait rentrer dans la culture Ivoirienne ou ouest africaine . J’imagine qu’il traduit bien les sentiments complexes et quelquefois contradictoires des africains restés au pays, immigrés en France, nés en France ou retournés en Afrique. Les traditions communautaires qui se perpétuent dans les quartiers Africains parisiens sont bien décrites plus les expressions Ivoiriennes qui nous mettent encore plus dans l’ambiance. C’est une belle histoire d’une relation mère fille que je trouve bien amenée avec des jolies descriptions et un style enlevé .

  • Marie-Hélène Mennessier
    17 janvier 2021

    Ecriture légère. Facile à lire. Sauf pour les traductions de l’argot ivoirien. Pose les questions de la dépigmentation pour ressembler aux blancs, de l’immigration, de l’ascension sociale et de l’attachement au pays . Y retourner ? L’argot ivoirien est il une langue française?

  • Marie-Hélène Mennessier
    17 janvier 2021

    A 10 ans, Céleste sort brusquement de l’enfance. Elle vit seule avec sa mère, très aimante, à Paris dans le quartier africain. Sa mère, Oumou, ivoirienne, est arrivée à Paris enceinte de « Noire Précieuse » pou suivre son mari. Elle se fait très vite une place dans la Communauté Africaine et ouvre un magasin de cosmétiques, son rêve. Le roman est construit en 2 parties. La particularité est que les chapitres ne sont pas numérotés, mais nommés d’un vocabulaire chrétien. La première partie retrace la vie de Céleste à Paris et l’anamnèse d’Oumou sur son arrivée en France. La deuxième partie est l’émancipation de Céleste qui est dans sa 18ème année. Le roman parle de réussite sociale et d’intégration par la réussite scolaire, du rêve d’être blanc (la Femme-Feu, la dépigmentation), d’entraide dans la Communauté Africaine, d’émigration et d’immigration, de mixité religieuse (musulmans/chrétiens) et d’argot ivoirien (le nouchi). L’écriture est orale avec beaucoup de dialogues. J’ai été gêné dans un premier temps par la prolifération d’argot qui par ailleurs augmente la saveur du texte. Musique et odeurs transpirent dans le déhanché du « coupé-décalé ». Des moments forts : Opposition mère/fille sur les Noirs/Blancs (p,143 et s.) ; description de l’échec de l’immigration de Bosso en Italie et son exclusion de la communauté. Promesse littéraire : Fiction extrêmement bien documentée, plus vrai que nature. Elle doit pouvoir traiter d’autres sujets de manière tout aussi romanesque. Christian

  • Marie-Hélène Mennessier
    17 janvier 2021

    Je l’ai lu avec plaisir et intérêt : je trouve que ce roman est bien construit et m’a fait rentrée dans la culture Ivoirienne ou ouest africaine. Je serai curieuse de voir si nos amis Burkinabés s’y reconnaissent et d’avoir leur avis sur ce roman . Personnellement, j’imagine qu’il traduit bien les sentiments complexes et quelquefois contradictoires des africains restés au pays, immigrés en France, nés en France ou retournés en Afrique. Les traditions communautaires qui se perpétuent dans les quartiers Africains parisiens sont bien décrites plus les expressions Ivoiriennes qui nous mettent en core plus dans l’ambiance. C’est une belle histoire d’une relation mère fille que je trouve bien amenée avec des jolies descriptions et un style enlevé. Bernadette

  • Marie-Hélène Mennessier
    17 janvier 2021

    Très joli roman intégrant plusieurs thèmes développés autour de l'intégration des immigrés ivoiriens en France et des choix récurrents entre traditions et modernité, le tout en suivant les parcours de réussite d'une mère célibattante commerçante et de sa fille, brillante élève. Avec les relations mère- fille et beaucoup de non-dits, les mensonges, la fierté, les difficultés de parent isolé mais aussi les liens d'amour. Les relations Noirs/ blancs à travers ses amitiés scolaires mais qui sont dans ce roman presque trop idéalisées mais aussi la cruauté de l'amour à sens unique La réalité et l'envers du décor du commerce de l'esthétique dédiés aux peaux colorées. Grande plongée dans les arrières boutiques dont nous ne voyons habituellement que les vitrines. La lecture est aisée, très agréable avec des micro-coupures pour traduire les mots de dialecte qui apportent  de l'originalité au texte. Le récit est court et j'aurai aimé un peu plus de développement mais il y aura peut être une suite… Nathalie C.C

  • Eleve36prm201
    20 janvier 2021

    Bonjour, Un énorme bravo pour ce récit extraordinaire et cette force d’esprit pour avoir exprimer la souffrance de ces personnes trahies. Et encore une fois Félicitations ! Camille Soret 2nde1