Noone ou le marin sans mémoire (2020)

Verdo Yann

Londres, 1889. Dans un monde victorien où se croisent riches oisifs et damnés de la terre, Oscar Klives, jeune médecin idéaliste, a renoncé à une carrière de neurologue pour se mettre au service des déshérités dans un hospice de l’East End.

Un des miséreux qu’il examine, William Noone, se présente malgré son grand âge comme un homme de trente-deux ans. Pour Noone, qui se dit marin et se croit en 1847 dans un port irlandais, prêt à appareiller, le temps s’est arrêté.

Cherchant à comprendre ce cas exceptionnel, le médecin consigne ses observations dans un journal et finit par traverser l’Atlantique sur les traces de son patient. La découverte du destin du marin sans mémoire va bouleverser sa vie…

Dans un style admirable, un premier roman nourri d’humanisme, qui interroge les mystères de la mémoire et de l’identité.

A propos de l'auteur :

Verdo Yann :

Yann Verdo, journaliste aux Échos, est l’auteur d’un essai, Le Violon d’Einstein, paru aux éditions Odile Jacob en 2018.

La maison d'édition :

Editions du Rocher :

Les Éditions du Rocher ont été fondées en 1943 à Monaco, et tirent leur nom de cette localisation. Le Rocher publie principalement des documents (biographies, actualités, histoire..)., des romans français et étrangers, à travers la marque «Le Serpent à plumes» et la collection de poche « Motifs ».

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6 avis
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  • Didier Villette
    24 septembre 2020

    Ecrit comme un journal intime, ce roman nous plonge dans l’univers glaçant du monde médical à la fin du 19° siècle. Le narrateur nous entraine dans la quête du mystère qui entoure son patient amnésique, en tentant de retrouver son passé sur les rives du Saint Laurent. Un roman bien écrit, avec malheureusement quelques longueurs. Mais je vous conseille de le lire.

  • Br W
    14 novembre 2020

    Le jeune médecin Oscar Klives est fasciné par un vieillard qui se présente dans son cabinet. Ce vieux marin croit vivre en 1847 l’année de ses 32 ans soit 42 ans. Le côté rapport médical peut parfois dérouter et sembler long mais les découvertes de la médecine de cette époque victorienne fascinait autant qu’elle inquiétait. Le médecin se prendra de passion pour ce marin amnésique. Il poussera l’examen plus loin puisqu’il partira sur les traces de son patient et mettra ses pas dans les siens afin de découvrir qui il était vraiment. C’est donc une véritable enquête que nous livre l’auteur. Je n’ai pas lâché le roman tant je voulais connaître les secrets de ce marin. Le narrateur aussi est attachant. Une très belle peinture de cette époque et une superbe écriture. Un coup de cœur.

  • Michèle
    30 novembre 2020

    Roman inspiré d’une partie de la vie d’Oscar Klives (1854-1913) médecin neurologue, mettant en lumière son dévouement pour aider les pauvres recueillis dans les « workhouses » londoniens et son désir de comprendre quel fut le chemin de vie de l’infortuné William H. NOONE, le marin dont la mémoire s’est arrêtée à l’âge de 32 ans. Une écriture posée et lisse qui tente de faire adhérer le lecteur à la sensibilité dont a fait preuve O. Klives tant auprès de ses infortunés malades que face à sa désillusion amoureuse ; se lit facilement mais manque d’accroche, hormis une brève réflexion en conclusion sur le passage du temps et l’oubli.

  • Stéphanie
    1 décembre 2020

    J'ai dégusté ce livre qui m'a offert de découvrir les neuro-sciences de la fin du XIXème siècle, mais surtout pour sa qualité d'écriture qui pourrait rivaliser avec nos chers écrivains classiques du siècle dernier. L'intrigue se déroule en 1889 et le défi est parfaitement relevé.

  • Vincent
    1 décembre 2020

    L'auteur s'efface devant ses personnages pour leur permettre de faire entendre leur propre voix de façon sensible et profondément humaine, magnifique. On est dans un journal intime littéraire dans lequel tout ce qui est rapporté devient un témoignage touchant, souvent émouvant, toujours juste.C'est par la qualité de l'écriture qu'on accède à ce qui fait la misère et la grandeur humaine.

  • Odile
    1 décembre 2020

    « Que peuvent la médecine ou la justice pour ou contre un être qui n'est pas réellement présent au monde ? » Récit passionnant autour de la mémoire, tant par l'enquête elle-même que par les réflexions qu'elle suscite, la personnalité des deux protagonistes, le contexte « so british »...

  • Sylviane
    16 décembre 2020

    Coup de coeur pour ce roman d investigations et d aventures sur les traces de William Noone, sous la forme du journal intime du Dr Oscar Rives (personnage de fiction inspiré par O.Sacks neurologue et auteur du Marin Perdu). Belle reflexion sur la perte de la mémoire qui enferme et isole "prison sans barreau" et les souvenirs qui s organisent sur un "metier a tisser enchanté avec un fil de chaîne et fil de trame "(memoire et imagination).. W.Noone apparaît comme un fantôme, à deux dimensions "un simulacre d etre sur lequel tout glisse. L' épaisseur, c est la mémoire ". Et puis: le merite de l écriture d un journal intime, le voyage, la restitution d un Londres fin XIX..encore d autres thématiques brillamment abordées. Et surtout le temps qui passe (sur les visages tel un palimpseste) Les souvenirs restent..ou l inverse? Le temps reste, les souvenirs et les gens sombrent dans l oubli ? Histoire sentimentale un peu mièvre avec Miss Prescott qui apporte de la légèreté au recit, un air d amour contrarié "à la Jane Austen" !

  • Colette
    12 janvier 2021

    A Londres à la fin du XIXème siècle, la plus grande richesse côtoie la misère. .On entre de plein pied au cœur des bas fonds de l’East End, Le livre se présente comme le journal d'un jeune médecin, librement inspiré du récit clinique d'un neurologue britannique, passionné par un cas exceptionnel d’amnésie et fourmille de réflexions profondes sur la mémoire, dans laquelle se mêle, comme dans un « métier à tisser enchanté » des fragments d’imagination, sans qu’il soit possible de détricoter la réalité de la fiction. Cette forme de roman donne un rendu d’authenticité, les descriptions étant particulièrement soignées, les références à des évènements et personnages réels documentés, les mots rigoureusement choisis pour révéler les états d’âmes du narrateur. La véritable quête de ce roman est la recherche d’identité d’un être sensible qui, à travers l’étude du cas « Noone» , se penche sur les ressorts de la mémoire, de ses liens avec l’amour, et de son rôle édifiant dans la personnalité. Très humaniste, ce roman laisse un petit goût amer et une grande émotion.

  • Philippe
    26 janvier 2021

    Très beau roman sur la persistance de la mémoire, du souvenir, de la trace que chacun laisse après sa mort...Écrit sous la forme d'un journal, ce roman au rythme très lent est cependant prenant car il est d'une beauté et d'une humanité extraordinaires. L'écriture est belle et fluide, le style fait volontairement penser aux romans de fin du XIX. Un vrai régal !

  • AK
    4 août 2024

    So enjoyable! Ce roman nous fait partager, au travers d’un journal intime, six mois de la vie d’un médecin londonien de la fin du XIXe siècle, personnage fictif qui découvre et suit un patient souffrant d’un étrange et terrible trouble de la mémoire, le (bien réel et heureusement rare) syndrome de Korsakoff. Outre le sujet principal du livre, à savoir les réflexions et l’enquête du médecin sur ce cas clinique, l’écrit nous plonge tout à la fois dans une enquête menée en Gaspésie sur la vie oubliée, perdue du patient, des réflexions sur la mémoire, la religion et l’art, une introspection de l’auteur du journal et une magnifique peinture de l’époque. Le récit se partage entre réalité et fiction. Plusieurs personnages réels (que je ne connaissais pas, sauf l’Homme-Eléphant) sont rencontrés ou évoqués, tels le neurologue John Hughlings Jackson, la poétesse Elisabeth Barrett Browning, la militante féministe Annie Besant, le médecin Fredericks Treves et son patient Joseph Merrick, les peintres Carl Gustav Carus et Joseph Wright. Le contexte et les événements décrits à propos du tragique naufrage du voilier Carrick en 1847 sur les côtes de Gaspésie sont également véridiques. Tant les détails historiques (comme les conditions de vie des Londoniens des quartiers pauvres) et géographiques (les différents lieux comme les hospices et hôpitaux de Londres, le club Athenæum, ou encore Hugh Town dans les îles Scilly), que la psychologie des personnages et, plus encore, le style de l’écriture – superbe – m’ont donné le plaisir de croire que le texte avait réellement été écrit à l’époque…