Ce roman aurait pu être un récit documentaire. En 2017, P. fonce avec sa voiture sur la terrasse d’un res- taurant. Angela, 13 ans, meurt sur le coup. On comp- tera des dizaines de blessés. Alors journaliste, Justin Morin couvre le procès. Il y rencontre une famille ainsi que la sœur du coupable. La famille, c’est celle d’Ange- la dont les parents, Sacha et Betty, réclament justice. Une famille amputée dont les liens se resserrent. À l’issue du procès, le journaliste n’arrive pas à mettre un point final à son récit. Alors c’est le romancier qui prend la relève pour tenter de comprendre. Réinven- ter une histoire familiale, basculer dans la fiction en recréant le personnage de Lisa, la sœur du coupable. Interroger le réel en puisant dans l’imaginaire. Avec ce premier roman fulgurant, Justin Morin s’im- pose comme une nouvelle voix incontournable de la fiction documentaire.
La maison d'édition :
La Manufacture de Livres, éditeur indépendant, regroupe des auteurs français contemporains. Héritiers du roman noir ou du roman social, parfois inspirés par le roman d’aventures ou la fiction américaine, ils incarnent une voix littéraire moderne et vivante. Ils se font les témoins de leur époque et, à travers leurs histoires,…
D’ un fait divers particulièrement terrible et hélas réel : un homme fonce sur la terrasse d’une Pizzeria ,tue une enfant de 13 ans et blesse des dizaines de personnes, Justin Morin alors journaliste couvre le procès , il en fera un roman. La force de ce texte réside dans la justesse des sentiments, l’exploration des douleurs mais cela ne suffit pas, le journaliste n’arrive pas à comprendre la sœur de l’accusé qui malgré les faits avérés tente de disculper le meurtrier. L'enquête continue mais seulement dans la tête de l’ecrivain . C’est passionnant et l’écriture est remplie de finesse et d’intelligence . Un roman qui interroge le réel .
Texte magistral, dans lequel réalité et fiction se côtoient de manière totalement éclairée. Quel talent de passer de la narration de faits réels récents à une fiction clairement annoncée sans que cela ne gêne en rien le plaisir de la lecture. À lire absolument !
Au départ un fait divers tragique. L’auteur, en tant que journaliste a couvert le procès, il a côtoyé et suivi le parcours d’une famille de victimes, leurs combats et leur lente reconstruction physique et morale après le drame. L’empathie est là, bien présente, dans le traitement d’un sujet qui s’apparente plutôt à un documentaire. Une seconde partie, purement fictive, est consacrée à la sœur de l’assaillant, pour tenter d’éclairer leur relation. A la fois documentaire et fiction, un livre hybride donc, ayant pour point fort l’incontestable honnêteté et humanité de son auteur.
Comment déterminer la pleine et entière responsabilité dans une affaire criminelle ? Où commence la préméditation ? Ce sont les questions fondamentales que pose ce passionnant et original roman. Passionnant, grâce aux points de vue que l'auteur adopte et qui nous font entrer dans la tête des personnages. Grâce aussi à son style efficace, une écriture de l'urgence. Quant à l'originalité, il me semble, ce n'est pas tant ce type de tragédies, que, malheureusement nous avons eu l'occasion de lire dans la presse ou la littérature, mais le parti pris du journaliste qu'il est, qui, lorsqu'il na plus de documents sur lesquels s'appuyer pour ce forger une opinion personnelle, revendique de basculer dans l'imaginaire, dans la fiction. Et nous lecteurs, nous suivons... Un auteur que j'aimerais beaucoup rencontrer.
Premièrement, un fait divers poignant, comment se reconstruire après la mort de l'un de nos proche ? Nous sommes plongés dans l'histoire d'une famille en ruine tentant tant bien que mal de se reconstruire. Deuxièmement, un récit purement fictif, comment déterminer la part de responsabilité d'un individu ? Nous sommes remontés quelques années plus tôt de l'autre coté du procès, l'histoire du coupable. Ce roman nous fait traverser des émotions, de la colère à la compassion, grâce au mélange de réel et de fiction.
Je n'ai pas adhéré à la mise en scène de l'acte d'écrire. La fiction apparaît comme un pis-aller, le journaliste ne pouvant avoir la version de la sœur. Le sujet émeut. Pas l'écriture.
J'ai trouvé ce roman intéressant, car l'auteur met en lumière, à travers son style d'écriture, le point de vue d'une famille anéantie par le drame. On suit ainsi leur reconstruction, mais également, à travers un récit fictif, ce qu'aurait pu être la vie d'un homme ayant commis l'irréparable. C'est un sujet sensible, et je trouve que l'ambivalence des points de vue est bien amenée.
La première partie du roman, basée sur des faits réels, est très touchante. Cette première partie, qui décrit le tragique événement, est à mon avis très bien écrite et expliquée, notamment grâce au style de l'auteur, qui nous permet de nous immerger pleinement dans l'histoire. Néanmoins, je n'ai pas autant accroché à la deuxième partie, celle qui concerne la sœur et qui est fictive.