Assise.
La dune dans mon dos et devant – brune et cavalière
– la mer du Nord.
Je crois que c’est comme ça qu’il me faut commencer
mon récit. Avec ces phrases, cet incipit. On dit
que les premiers mots ont de l’importance. Je ne sais
pas quel est l’intérêt des miens. Ils plantent les racines
d’un décor – le sable, l’eau et le sel. Ils ne disent
pas grand-chose d’autre que mon corps allongé dans
les dunes. Je regarde le ciel. Il est bleu.
Bleu opaque et lisse.
Bleu d’été.
Bleu insolent.
D’habitude, on ne décrit pas le caractère des couleurs.
Le bleu est indigo ou marine, un point c’est
tout. Mais peu importe. Un ciel d’été en Belgique, il
faut lui donner de la substance. Il est trop rare pour
être coincé dans des mots vides – ou pire : dans le
silence.
Un récit qui prend peu à peu de la densité avec deux personnages aimantés en quête de leur vérité. J'ai aimé la délicatesse de l'écriture et son rythme rafraîchissant qui m'ont transporté sur les plages de la mer du nord.