« – Tous les écrivains sont des monstres et, dans mon genre, je suis l’un des pires. Il vaut mieux que je vous prévienne.
Marlioz passait pour cynique et pervers, réputation qu’il avait lui-même entretenue par vice ou par jeu. Mais en quoi pouvait-il s’être rendu coupable du suicide de sa fille ? »
Que cherche le si mythique et secret Victor Marlioz en acceptant de recevoir au crépuscule de son existence, dans un somptueux hôtel italien puis dans son antre de Genève, le directeur des pages littéraires d’un grand hebdomadaire parisien venu enquêter sur lui ?
Se livrer à une ultime confession à charge qui achèverait d’authentifier sa vérité d’écrivain du mal, s’exempter de ses fautes, traquer son chasseur ?
Un vertigineux tête-à-tête avec le monstre.
Un journaliste reçoit une lettre anonyme lui annonçant que la fille d’un écrivain très réputé s’était suicidée pour « les besoins de la cause » au profit de l’œuvre de son père. Intrigué par cette dénonciation, en bon journaliste, il commence son enquête. En côtoyant l’écrivain et son entourage il pourra se faire une idée très précise de la personnalité tordue et « perverse », justement, de l’illustre personnage. Un livre très bien écrit, un personnage intrigant, et, surtout, une histoire vraisemblable, quoique extrême: combien d’auteurs – toute proportion gardée – exploitent leur propres drames, personnels ou familiaux, en les transformant en livres ? J’ai lu ce roman avec intérêt et j’en ai apprécié l’écriture limpide : l’auteur veut amener le lecteur à détester son protagoniste, et il y parvient parfaitement.
Quelles sont les raisons qui poussent un écrivain à écrire ses romans? D'où vient l'inspiration d'un roman? Ici le protagoniste, écrivain renommé, utilise les gens de sa famille comme source d'inspiration, mais il les manoeuvrepour créer des trames et finit pour les broyer dans sa frénesie perverse vers le succes. Belle écriture, fluide et raffinée.