« Retourner dans le village pour vendre la maison. Ça devrait être facile, elle ne l’a jamais aimée cette maison
plantée au bord d’une voie ferrée.
C’est la dernière chose à faire, les parents sont morts. L’un après l’autre. Se sont suivis de peu, mais dans le désordre. C’est parti de là. Ou de la télé qui hurlait dans le salon. Elle n’y est jamais retournée depuis l’accident du père. L’accident qu’on avait classé sans suite, elle ne savait pas qu’on classait les
accidents.
Elle ne savait pas non plus qu’à dix ans, on ne redessine pas le monde avec du café sur une toile cirée.
Ça devrait être facile, elle a une vie maintenant. Revenir, vendre, accueillir tout ce qui pourra la faire tenir debout.
Et garder près d’elle le grand chien gris. »
A propos de l'auteur :
Maher Marie :
Marie Maher vit à Paris. Une maîtrise de Lettres modernes, un troisième cycle en Politiques Culturelles, elle devient relation publique dans une grande scène d’Île-de-France. Elle tente ensuite l’aventure d’autres chantiers, alternant implication artistique (auteur et interprète d’un album de pop-folk français) et travail de production ou diffusion d’artistes. Aujourd’hui indépendante, elle a trouvé son équilibre entre l’écriture et l’agence de services qu’elle a créée pour le milieu du spectacle.
Pour la beauté du geste est son premier roman.
Photo : Frank Fleis
La maison d'édition :
Alma :
Alma (fondée en 2011) publie une vingtaine de titres par an - littérature et sciences humaines. Dans ces deux domaines, l'art du récit donne sa couleur à la manière de voir le monde et de lire l'histoire en train de se faire. L'écriture participe de la vie politique, de la société,…
Style troublant, poétique parfois, pour raconter la difficulté de continuer à vivre sans eux. La beauté dans ce qu'il y a de plus dur.
Cette relecture d'une relation familiale douloureuse est remarquable par son absence de pathos narratif. C'est au travers de détails rapportés de façon toujours très incisive que la profondeur du mal est laissée à l'imagination du lecteur. Ce mal est transcendé par l'écriture pour devenir objet littéraire... C'est assez rare
Récit subtil, renforcé par une écriture très originale
Court recit d une relation délétère Père/fille...le père est mal aimant, grossier, ivrogne, jusqu à cracher dans l assiette de sa fille. L ecrirure est rapide, l' ambiance est sombre. Le Pere est mort. Commence un monologue pour la fille: retour sur son enfance, les trains qui s arretent peu dans une ville d un ennui sans fond jusqu à l accident (?). On peut compter sur le réconfort d un grand chien gris.ouf!