Trois portraits de femme composent ce récit. Celui d’une grand-mère, Marthe, aimante mais brisée, une mère, Geneviève, absente mais irresponsable, une belle-mère, Janine égoïste et despotique face à la fratrie de trois jeunes sœurs. Exister, grandir, s’émanciper est un parcours d’obstacles que la narratrice conte admirablement.
Nous sommes tous formés des êtres fondamentaux qui ont porté leur ombre sur le matin de notre vie. Nous sommes tous tissés de leurs voix, de leurs regards, et nous portons dans notre chair et pour toujours la marque indélébile de leur influence et de leurs bons ou mauvais traitements.
À travers ces trois portraits, « La maison de Marthe » qui se déroule dans le midi de la France, « L’Étrangeté de Geneviève » à Paris dans un milieu ultra-conservateur, « L’Énigme Janine » à l’étranger en suivant de poste en poste l’itinéraire d’un père diplomate, l’auteure évoque ici les fantômes qui la constituent en partie pour le meilleur et pour le pire.
La maison d'édition :
Maurice Nadeau, né en 1911, critique littéraire à "Combat", "l'Express" puis au "Nouvel Observateur" a dirigé une célèbre revue littéraire, "Les Lettres Nouvelles". Longtemps directeur de collections chez de grands éditeurs comme Corréa-Buchet-Chastel, Julliard, Denoël, le Mercure de France ou Robert Laffont, il a publié "Les Jours de notre Mort",…
Les lieux décrits dans ce roman sont aussi importants que les trois femmes dont l'auteur nous fait les portraits. Les maisons et appartements dans lesquels elle passera des mois ou des années se situent à Paris, Budapest, Albi, Hanoï, Lisbonne selon qui souhaitera ou devra la recevoir, ainsi que ses sœurs. Grâce à une écriture émouvante et attachante, nous partageons ses sentiments, aimons ou détestons ces trois femmes.
Les péripéties d’une enfant mal aimée, ballottée entre grand-mère, mère et belle-mère. Père absent ou loin, sœurs évoquées, mais pas plus que cela. Si ce récit reflète son véritable vécu, je plains l’auteur de tout mon cœur. Cela a été certainement éprouvant d’endurer une telle suite de malheurs. Je suppose qu’elle a dû dépenser une fortune chez les thérapeutes, pour refaire surface après tous les traumatismes psychologiques infligés par sa famille! Si, plus probablement, il s’agit de la description romancée de sa jeunesse, elle l’est un peu trop. Une histoire excessive, verbeuse, truffée de stéréotypes : la grand-mère bourrue mais aimante, la mère égocentrique délaissant ses enfants et la belle-mère glaciale et cruelle. On balance entre Cendrillon – aisée, tout de même – et Blanche Neige. Heureusement que le père n’est pas le grand méchant loup : il n’est « que » lointain et absorbé par son travail. On aura compris que je n’ai pas trop apprécié ce roman qui, à mes yeux, sonne faux et qui est inutilement trop long.
Suite à la séparation de ses parents, Françoise et ses sœurs vont habiter che Marthe, sa grand-mère, une femme bien ancrée dans la mentalité de la France profonde. Ensuite elles vont s’installer à Paris chez Geneviève, leur mère, qui est incapable de manifester une affection et des sentiments maternels. En été, Françoise et ses sœurs vont chez leur père et sa nouvelle femme Janine, qui incarne tous les défauts d’une marâtre de conte de fée. Le titre évoque des épisodes tristes de l’enfance de la fillette décrits avec souffrance et amertume. Le style de l’auteure m’a entraînée, page après page, à partager les sentiments et les émotions des personnages. Une lecture émouvante qui m’a beaucoup plue. Une seule remarque: j’aurais apprécié davantage le roman si l’auteure avais consacré moins de pages à l’écriture. Désolée.