Dans l’Irak rural d’aujourd’hui, sur les rives du Tigre, une jeune fille franchit l’interdit absolu : une relation amoureuse hors mariage. Quelques moments de complicité, de douceur, d’amour peut-être, arrachés à un quotidien de deuils et de violences. Avant le départ au combat, Mohamed se fait plus insistant, alors la jeune fille cède, après tout ne vont-ils pas se fiancer bientôt ? Mais cette dernière étreinte, cet élan vital, engrange une mécanique implacable. Mohamed tombe sous les bombes, elle est enceinte : son destin est scellé. Alors que la tragédie se noue, le regard de la jeune fille alterne avec ceux des membres de sa famille, réprobateurs, nuancés, lâches. Ensemble ils forment une ronde d’ombres muettes, tandis qu’en contrepoint, la présence tutélaire de Gilgamesh, héros mésopotamien, porte la mémoire du pays et de ses hommes.
Inspirée par les réalités complexes de l’Irak qu’elle connaît bien, Emilienne Malfatto nous fait pénétrer avec subtilité dans une société fermée, régentée par l’autorité masculine et le code de l’honneur. Un premier roman fulgurant, à l’intensité d’une tragédie antique.
La maison d'édition :
Nées à Tunis en 2005, les éditions Elyzad publient des textes littéraires en langue française, apportant un soin particulier à la qualité de l’écriture. Regards posés sur la société arabe, écritures nomades habitées par l’ailleurs, du Japon aux Balkans, les éditions Elyzad se veulent un espace de rencontres, de découvertes…
Roman court mais terrible . Chaque mot est compté, calculé, juste. Le Tigre sépare les chapitres comme le fleuve le pays. La tragédie arrive, les larmes n'y peuvent rien. Il faut le lire !
Chronique d'une mort annoncée. Roman tragique mais necessaire.Phrases courtes percutantes comme un couperet. Chapitres entrecoupés de citations de l épopée de Gilgamesh : un peu hermétique. "Chez nous, mieux vaut une fille morte qu une fille mère "...
Cet assassinat ,meurtre programmé ,d’une jeune femme ayant bravé l’interdit : « aimer sans autorisation ,sans mariage « est terrible . Une tragédie se déroule sous le regard tutélaire de Gilgamesh, héros mésopotamien porteur de la mémoire du pays et des hommes . A lire !
Malgré la tragédie de ce roman et le déchirement de cette famille patriarcale, cette histoire pleine d'émotion nous fait pénétrer dans l'univers irakien. L'auteur, grâce à ses qualités d'écriture arrive parfaitement à faire le lien entre le Tigre et le personnage principal à l'aide d'une métaphore filée qui nous guide tout au long de l'histoire. Ce livre mérite d'être lu, apprécié, et savouré par un grand nombre de lecteurs ! Merrouche Bilal Ricard Romane My Esteban 202
C’est un livre publié en France, écrit en français, destiné à un public français donc et qui dénonce les crimes dits d’honneur en Irak. Mais en France, il est complètement acquis que les crimes d’honneur sont condamnables, c’est donc un livre qui enfonce une porte ouverte. En apparence, c’est un livre qui sert la cause féministe en dénonçant les crimes d’honneur mais en réalité il se sert de cette cause pour lui emprunter de l’approbation : l’auteur ne sert pas la cause féministe puisqu’il est complètement acquis pour le public français que les crimes d’honneur sont condamnables, l’auteur se sert de cette cause pour rallier le public. Or, cela est problématique car ce livre dit aussi que le monde arabe est barbare, sauvage (l’arabe sanguinaire, le cliché n’est pas nouveau !) Alors, bien sûr, on a le droit d’informer et de condamner les crimes d’honneur en Irak ou ailleurs, c’est même indispensable de le faire mais ce serait bien de le faire sans généralisation abusive : on trouve quand même cette phrase dans ce livre « je suis morte comme toutes les femmes irakiennes, condamnée de naissance. » page 77 Le propos est au minimum malheureux et ambigu. Il y a aussi : « nous sommes un pays de victimes et d’assassins » page 66. Il y a trop de publications françaises qui disent cela alors que le monde arabe est aussi un monde de générosité, de solidarité, de raffinement et de délicatesse… Véronique
La littérature a le droit de dire ce qu’elle veut . L’auteur est spécialiste de l’Irak et du monde arabe si j’en crois ce qui est dit dans la biographie. Bien sûr le crime d’honneur, comme tous les crimes , est à dénoncer où que ce soit . Aujourd’hui en France et dans une bonne partie du monde c’est un crime tout court, un assassinat puisque prémédité . Ce ne fut pas toujours le cas , heureusement la loi a permis de l’interdire, lisez le domaine des murmures de Carole Martinez, où des filles étaient recluses par leur père , Colomba de Prosper Merimée, honneur et vengeance... lisez ou regardez les tragédies de Shakespeare ,jalousie,honneur, vengeance, assassinat... Lisez aussi les pages consacrées à ces crimes dans Wikipedia c’est très instructif. Un roman féministe , peut être, puisqu’il défend la cause des femmes mais aussi ,comme le disait Gisèle Halimi Taïeb ( une avocate franco tunisienne exceptionnelle) libérer la femme c’est libérer l’homme ! Enfin c’est super de pouvoir échanger sur ce roman et les autres d’ailleurs et j’espère Qu’on pourra le faire « en vrai « avec l’auteure.
Merci pour votre commentaire Véronique, j'avais l'impression d'être la seule à qui ce livre posait problème, et vous avez très bien expliqué en quoi il pouvait être problématique.
Tout est dit précédemment sur cette poignante tragédie qui me fait penser à celles de Racine. Je voudrais ajouter que ce petit livre est un bel objet que l'on a plaisir à prendre en mains. J'aime beaucoup les livres de la maison d'édition qui l'a publié, Elyzad, maison franco-tunisienne qui a pour objectif de "faire circuler les textes du Sud vers le Nord" en proposant des livres édités avec soin. Bravo !
Irak. Une femme sera tuée ce soir. Le déshonneur sera lavé. Et le Tigre continuera à couler silencieux. Un petit roman d’une troublante justesse sur la condition des femmes sous le joug de la société archaïque d’un Irak en guerre. Des vies à perdre, sans aucune valeur. La résignation avec laquelle ces femmes acceptent leur destin est désolante, et pourtant le prix de leur vies est la soumission à l’homme. Point barre. Un petit roman révélateur, à plusieurs titres.
Immersion dans la vie secrète d’une famille irakienne conservatrice de nos jours Un roman pépite tout en contraste ; Un texte condensé, puissant, à la fois obscure par la folie des hommes et lumineux par la poésie du fleuve ; une écriture alternée, précise, pleine, riche et pudique à la fois. Un hymne à la femme, à la liberté en opposition à l’obscurantisme et sa violence, à l’obéissance aux dogmes, à l’autorité toute puissante de l’homme assassin.
Petit texte très puissant autour de la guerre et l'enfermement culturel des femmes musulmanes. Reste à savoir si ce ne serait pas le sujet très fort qui vient servir le texte et non l'inverse...Question toujours très délicate.
La force du texte vient du drame annoncé qu'elle attend sans révolte, tout comme chacun des membres de la famille. Et en parallèle, il y a cette mélopée récitée par le fleuve qui se désole de la folie des hommes. Récit poignant par sa justesse de ton, sa sobriété, par l'emploi du futur proche, autour d'une tragédie qui se déroule en une journée où tout commence et tout s'achève.
« Nous naissons dans le sang, devenons femmes dans le sang, nous enfantons dans le sang......La première fois que le monde est devenu rouge, j'avais neuf ans. » Dans ce très court premier roman, l’auteur nous raconte une tragédie moderne, celle d’une femme coupable d’avoir aimé dans un pays où la condition féminine n’existe pas. L’auteur donne la parole à chaque protagoniste de cette histoire. Tour à tour, chacun va justifier sa colère, sa trahison et son silence : Le frère ainé, l’homme de la famille par qui la mort arrive. Le frère cadet, lâche, soumis aux volontés de son frère. Celui qui condamne les règles mais qui ne les défie pas. Mohammed, celui par qui le malheur est arrivé. « Je suis mort et ma mort en entraînera d'autres. La femme que j'ai voulue pour mon plaisir. Mon enfant qui ne naîtra pas. Ma jouissance a été leur châtiment. Dans ce pays de sable et de scorpions, les femmes payent pour les hommes ». Ce premier récit est d’une force et d’une tristesse incroyables. Il est court mais intense. Il est dérangeant parce que nous savons que cette triste réalité existe mais nous n’osons l’imaginer….
C'est l'histoire d'une jeune femme parmi tant d'autres dans l'Irak. Une vie qui va grandir dans son ventre et qu'elle va payer de la sienne, de son sang ainsi les tragédies humaines s'accumulent ... et le fleuve Tigre continu d'être témoin de tous ces drames. Un récit révoltant et bouleversant qui nous dévoile une tragédie grecque, dans une histoire captivante et très touchante en seulement 77 pages. Emilienne Malfatto utilise des mots tellement fort pour montrer l'atrocité des faits qu'à certains moments, nous avons cru être dans certaines scènes. Noir Solange et Perrier Julie 1 STL_01
Se livre m'a fait réfléchir sur ses femme dont j'ignoré les contraintes, et les changement psychologique qu'engendre la guerre
Une histoire touchante, qui raconte la vie compliquée des personnages durant la guerre, l’histoire de la jeune fille est bouleversante d’autant plus qu’il s’agit d’une histoire vraie ! Un livre aussi bouleversant que passionnant
Le livre est excellent, je l'ai beaucoup apprécié. Ce que j'ai préféré ai le fait d'avoir entre dix et quinze pages d'histoire par personnage. Le livre nous permet de prendre du recul sur notre propre vie et d'élargir notre culture dans un autre pays ( l'Irak). Les personnages sont très intéressants, tous sont bien développés. Je le recommande. (Le seul point faible de ce roman est que l'histoire est trop courte et que certaine choses auraient le mérite d'être mieux développées).
Livre poignant, évoquant avec brio et pudeur les travers les plus pervers d'une société patriarcale et la soumission aux règles, même si on les met en doute.
Pour moi, ce livre est un cri de douleur. Intense. Sourd. éminemment profond. Celui de l'auteure, journaliste et témoin investi de l'histoire, Celui de la protagoniste, pour toutes les raisons qui font le livre, et celui des lecteurs, pétris d'effroi. Un cri à l'unisson qui, au sortir du ventre de la victime, se perd entre deux éclatements de mortier, à quelques " pas " de là. Alors que tous les acteurs de cette famille se présentent, et justifient leur place, notre questionnement se poursuit longtemps au-delà des mots poignants de l'auteure : l'enjeu de la vie et de la mort ? combien de responsable dans cette histoire ? une poignée, un pays entier ou cela va t'il au delà ? Ce livre est incroyable. Emilienne Malfatto m'a totalement bouleversée. A lire et à partager. Absolument
Texte court, percutant, poignant, qui ne peut laisser indifférent. La cruauté du monde qui se perd, sans modèle, sans morale, sans éthique qui devrait nous rappeler qu'aucun être humain n'a le droit de tuer un autre être humain, quand bien même ce qu'il se serait passé serait inhumain. Fataliste, sans aucun espoir, sans aucun changement possible, je ne crois pas mais c'est ce que dit le livre.
Aujourd’hui, en Irak, sur les rives du Tigre, une jeune fille, suite à une relation se retrouve enceinte. Son ami, engagé dans la milice meurt sous les bombes. Dans cette société patriarcale et fermée, où l’autorité masculine et le c ode de l’honneur domine, la sentence pour cette jeune fille enceinte est inéluctable : la mort. Le livre est très court, alternance entre le huis-clos familial et et le Tigre qui parle du pays. Le texte est épuré, bref, ciselé, restituant le fatalisme « oriental ». Cette tragédie familiale en Irak est enluminée par une épopée poétique mésopotamienne. Magistral, coup de cœur ! (Note : 4,5)