Qu’est-ce que se souvenir ? Qu’oublie-t-on avec le temps ? Que perd-on en chemin ?
Si la clause du souvenir est la disparition, toute mémoire est endolorie.
Écrit à hauteur d’enfant, ce roman est un roman de l’infime et de l’intime, un roman d’apprentissage sans initiation. S’y dessinent les portraits d’un père, d’une mère, d’une aimée, d’un ami mystérieux et, en creux, d’un fils qui assiste et qui observe. Sans relâche. S’y joue, en sourdine, une petite musique tragique, peuplée de silences et de soupirs.
Ce livre n’est pas une consolation, mais une tentative de désillusion : « Du reste, j’ai beau me retourner, je ne vois derrière moi que des paradis perdus. De splendides paradis perdus dont mon branle-bas intérieur m’a appris, par les larmes répétées, qu’ils sont des paradis parce qu’ils sont perdus. »
J’ai refermé ce livre sans en avoir tiré aucune émotion et je m’interroge sur le sens de ce roman : que voulait-il communiquer l’auteur que je n’ai pas su retenir? Le regret, l’amertume, le manque, le devoir de mémoire… tout cela à la fois ? Le langage alambiqué, ses exercices de style artificiels et l’absence de rythme m’ont rendu la lecture laborieuse (heureusement ce bouquin ne compte que 115 pages…) Finalement, ce que j’ai certainement retenu, est que l’auteur a souhaité faire étalage de sa culture. Très bien.
Un texte court, ciselé de références artistiques. L’auteur nous entraine dans sa propre mémoire de ce personnage qu’il nomme « ami de son père ». C’est un peu un journal intime où le doute est constant, où l’aspect énigmatique des véritables relations entre l’auteur, son père et cet ami ne vous quitte pas tout au long du récit. Je vous recommande vivement sa lecture.