Si j’avais un franc (2023)

SAIFI Abdlekrim

Dès l’aube, Korichi se dirige vers l’usine d’Haumont avec des centaines d’ouvriers. La douleur de l’exil ne se dissipe pas depuis qu’il a quitté l’Algérie en 1948, mais il doit continuer, accumuler les jours de travail pour couvrir les dettes d’une famille de dix enfants, et espérer donner à ces derniers la chance d’une autre vie. Après l’usine, il trouve du réconfort au café, où les communautés de travailleurs immigrés commentent l’actualité et organisent la solidarité. Rayonnante même dans le dénuement et l’adversité, Yamina élève leurs enfants dans un entre-deux complexe : son rêve d’un retour au pays natal se mêle à la détermination de les voir s’intégrer et réussir, et peut-être embrasser l’idéal républicain.

À travers une déambulation dans l’histoire française, de la guerre d’Algérie aux soubresauts du xxe siècle, Si j’avais un franc appelle à réfléchir aux questions d’identité et d’intégration. Mêlant intime et politique, cette autofiction familiale lumineuse donne voix à ces femmes et ces hommes de l’immigration algérienne qui ont subi l’exploitation et le mépris, et rend hommage à un père et une mère condamnés malgré eux à l’héroïsme.

A propos de l'auteur :

SAIFI Abdlekrim :

Abdlekrim Saifi a grandi à Hautmont dans le nord de la France. Il a été journaliste au Nouvel Obs et à La Voix du Nord, enseignant à l’université de Lille, puis président d’une fondation de recherche. Il est l’auteur d’une biographie de Pasteur (Pasteur ou la rage de vaincre, éditions La Voix du Nord).

©Céline-Nieszawer

La maison d'édition :

Anne Carrière :

Les Éditions Anne Carrière sont fondées par un couple : Anne et Alain Carrière en 1993. Cette maison d'édition indépendante, installée à Paris, porte le nom de sa créatrice, fille de l'éditeur Robert Laffont.

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4 avis
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  • Isalit
    6 novembre 2023

    Récit chronologique d’une intégration familiale parfaitement réussie, entre l’arrivée du père algérien en France en 1948, jusqu’à aujourd’hui. L’auteur est l’ainé des 13 enfants et raconte avec authenticité le sacrifice des parents pour l’éducation de toute la fratrie. Simple et bien écrit, ce texte n’embrasse cependant pas suffisamment la fiction à mon avis. De nombreux sujets relatifs aux difficultés de s’intégrer sont évoqués. Mais cela reste très consensuel…

  • Didier Villette
    4 décembre 2023

    Un roman mémoriel et biographique. L’auteur, journaliste et universitaire, membre d’une fratrie de 13 enfants , nous fait revivre la douloureuse existence de ses parents algériens, de ses frères et soeurs et de lui même, venus en nombre après guerre, dans le cadre de l’effort de reconstruction. Toutefois, ce roman, n’aborde que des poncifs connus, sans toutefois tomber dans un misérabilisme excessif.

  • Dima
    15 décembre 2023

    Un roman autobiographique très intéressant, dans lequel on apprend beaucoup sur les luttes intérieures des mouvements de libération de l’Algerie. C’est une « belle histoire » d’une famille immigrée avec les douleurs et les chagrins mais aussi un formidable espoir dans l’éducation et l’amour filial. Je suis d’accord avec les deux avis précédents, l’ecriture reste très formelle, peu de romanesque.

  • brigitte garnero
    24 janvier 2024

    De la fin des années quarante aux années quatre-vingt on a le privilège de suivre le parcours des vies des parents de l'auteur et de la sienne. Au privé se mèle le public (èvocation de personnalités politiques, chanteurs et événements marquants de cette époque). Chanteurs algériens, francais, anglais et américains interprètent la colonne sonore de ce roman lui conférant ainsi un voile de nostalgie. Au-dessus de tout cela, Korichi, le père, Yamina, la mère et leurs enfants élevés à ne jamais courber l'échine sous les coups du sort. La réussite sociale de l'auteur et de ses frères et soeurs doit beaucoup à leur mère qui, chaque jour, fait entrer un peu du soleil de son Algérie natale.. A travers ce livre on comprend mieux la vie de ces immigrés algériens que l'on a alors parfois cotoyés sans vraiment les comprendre. Pour conclure, l'humour est présent à chaque page et nous attache encore plus à cette lecture.

  • isa73
    14 février 2024

    Roman qui aurait pu être classé dans « récit autobiographique » Le narrateur est le fils ainé de la famille de Korachi qui s’est exilé en 1948 d’Algérie pour venir travailler à Hautmont dans le Nord. Les conditions sont dures et l’accueil des plus difficiles. Il va faire venir son épouse « Yamina » qui va vite déchanter entre l’image de la France idyllique et la réalité de son quotidien, la précarité de son hébergement et surtout le froid et la grisaille. La famille s’agrandit, le point d’honneur des parents: c’est la scolarité des enfants pour eux qui ne savent ni lire ni écrire. Récit attachant de cette famille dont le personnage central, la mère est « lumineux », elle ne baisse jamais les bras malgré les épreuves et son souhait très présent au début de repartir au pays. (Son couscous du dimanche tient une sacrée place...) Le contexte politique est très présent et les différents événements jusqu’à l’indépendance de l’Algérie y sont décrits. Cela questionne sur la question de l’immigration Algérienne, son exploitation et bien souvent le mépris auquel ils ont été exposés.