Dans le quartier du Guéliz à Marrakech, un mystérieux bruit hante une vieille dame. Il la tourmente nuit et jour. Inquiets, sa fille et son petit-fils quittent Paris pour mener l’enquête. Sur place, ils guettent, épient, espèrent, mais aucun bruit ne se fait entendre… Comme Shehérazade, Tout le bruit du Guéliz ne nous raconte pas une mais mille histoires : celles des exodes, des traditions, des liens qui se font et se défont, des solitudes à habiter pour faire taire l’angoisse et l’oubli… Et au vacarme assourdissant de l’époque, ce premier roman singulier aux allures de conte, à la fois tendre, drôle et bouleversant, oppose une langue délicate empreinte de poésie et de silence. Un moment de lecture suspendu d’une absolue beauté.
La maison d'édition :
Fondées en 1900, les éditions Albin Michel portent toujours le nom de leur fondateur dont Francis Esménard, l’actuel président-directeur général, est le descendant. Depuis plus de cent ans, cette grande maison d’édition indépendante a contribué avec succès à faire connaître ou reconnaître de nombreux écrivains.
Roman autobiographique, l’auteur nous entraine dans un voyage mémoriel. Retrouver sa grand mère, seule aïeule de cette famille juive séfarade restant vivre au coeur du quartier de Gueliz à Marrakech. Une belle écriture, pleine de poésie, quasi intemporelle. On se laisse guider par les descriptions, les coutumes la découverte des lieux. On peine à croire que l’action se passe en 2022 au coeur d’une ville grouillant de touristes, tant Ruben sait gommer cette modernité, pour faire ressurgir nostalgie et amour. Un très beau premier roman qui mériterait d’être retenu dans notre sélection.
Ce roman m’a touchée par sa capacité à saisir ce tiraillement entre deux mondes, un sentiment que connaissent bien ceux qui vivent loin de leurs racines. Le Guéliz, avec son mélange de vacarme et de silence, devient un personnage à part entière, un miroir des contradictions du Maroc : ancré dans ses traditions mais en perpétuel mouvement. Rubben Barrouk tisse une histoire à la fois mystérieuse et profondément humaine, où les liens familiaux se redécouvrent au fil des pages. L’écriture est subtile, presque musicale, et laisse un goût de nostalgie qui reste longtemps après avoir refermé le livre. Un récit qui, sans artifice, réveille en nous des échos de retour, de perte et de mémoire.