« Face à moi, le paysage est long et bleu. Sur l’île, je ne connais personne, personne ne m’attend. La page est blanche. Tout est possible. Non. Tout semble possible. Mais, ça, je ne l’ai su qu’après.»
Après sept jours de traversée en plein Atlantique Sud, à bord d’un langoustier assurant la liaison avec la ville du Cap, Ida débarque sur l’île de Tristan. Au fil de ses déambulations dans le village accroché aux pentes d’un volcan, elle découvre son nouvel univers : le vert des collines, les allées courant entre les jolies maisons, les vaches sur les parcelles et les habitants occupés au port, au magasin ou à la conserverie. Dans cette petite communauté, avec pour seules limites le ciel immense et l’océan, ses repères chavirent peu à peu dans une lente dilatation du temps.
Soudain, avec le naufrage d’un cargo, l’activité devient frénétique. Quand un soir, à l’Albatross bar, Ida accepte de partir sur les lieux du sinistre, elle ne sait pas que sa vie va basculer. Le sauvetage des oiseaux mazoutés occupe les journées de la petite équipe qu’elle constitue avec les trois hommes qu’elle a suivis sur cet îlot désert. Une nuit, l’un d’entre eux la raccompagne dans sa cabane. L’éblouissement amoureux surgit alors. Pendant quinze jours hors du monde –la mer est mauvaise,aucune embarcation ne peut accoster pour venir les chercher–, la valse des corps et des sentiments sera leur seul horizon.
Au rythme de la houle et du vent, Clarence Boulay excelle à donner chair à une vertigineuse sensation de dessaisissement. Son roman largue les amarres, et bouscule toutes les certitudes.
TRISTAN De Ida, protagoniste du roman, nous ne savons presque rien. Mais c’est très bien comme ça, car la vraie protagoniste n’est pas elle, mais l’île (ou l’archipel) de Tristan da Cunha. Par le biais des événements humains et sentimentaux de Ida, l’auteure nous introduit dans un monde dont est difficile se faire une idée: un village sur les pentes d’un volcan, sans port ni areoport, à 2.800km de Capetown et 2.200 Km à sud de Sainte Hélene, 290 habitants dans un des lieux les plus écartés et isolés de la Terre. Ce roman n’est pas un traité de geographie ou de sociologie (par exemple, les graves questions de santé dus à l’endogamie ne sont pas mentionnés), mais veut nous raconter comment l’extraordinaire capacité d’adaptation de l’Homme fait en sorte qu’on puisse vivre et être heureux aussi dans des conditions si extrêmes. Une histoire passionante!
Prenez le bateau avec Ida et laissez vous aller... La bas sur l’ile , la vie de l’illustratrice basculera, son regard sur le monde changera. Une très belle écriture !
Ida, illustratrice, après une traversée en pleine mer, sur un langoustier, d’une semaine à partir du Cap, nous invite à partager 6 mois de sa vie dans cette atmosphère enveloppante de l’Ile de Tristan de Cunha, île volcanique minuscule, la plus isolée du monde perdue au milieu de l’Atlantique sud. Parcourir la lande sauvage qui ressemble à l’Irlande, partager la vie de la petite communauté de pêcheurs où tout le monde se connaît et vit au rythme des événements, tantôt oisive tantôt en suractivité puis se reconnaître ou se découvrir dans un amour passionné où les limites s’effacent sur fond de marée noire pendant quelques jours sur l’île aux oiseaux, petit caillou où personne n’habite. Roman d’ambiance qui imprègne le lecteur, puissant et léger à la fois d’une belle écriture intimiste. Un livre où le lecteur devient acteur.
Une Ile, une femme, une communauté et la rencontre avec un homme, voilà l'histoire, mais une belle histoire qui nous fait partir à bord, participer à la vie de l'ile, aux jours du nettoyage des rivages et à la naissance d'une rélation qui pourrait devenir amour mais tous les deux savent ce ne sera rien.
Tristan de Clarence Boulay Pourquoi l’auteure a choisi une île, Tristan da Cunha, comme décor de son premier roman? Cette île perdue dans l’Ocean Atlantique avec ses 290 habitants est l’île habitée la plus éloignée au monde à tel point qu’ on pourrait resumé son histoire avec l’histoire des naufrages autour des ses côtes. La narratrice du roman, Ida, une illustratrice française, entreprend un voyage vers Tristan da Cunha. Là Ida rencontre Saul un homme marié. Comme on peut imaginer l’histoire d’amour dans un endroit pareil, ne sera pas acceté par la communautée, une société de subsistance, où les rapports sont exacerbées. D’autre part, dans la rencontre des corps, d’intimité des amants, jusqu’où on à le droit d’aller pour connaître. Se pose alors la question morale de l’adultère mais c’est à travers ces moments cette relation amoureuse avec Saul que Ida va comprendre l’organisation sociale d’une communauté qui vit dans une réalité difficile. Bien que Ida represente ici la figure de l’exploratrice , dans son mouvement vers ce qu’on connais pas, il s’agit d’ une exploration non seulement intellectuelle mais aussi sensorielle, dont la ligne de l’orizon, la lumière et les couleurs, sont des élements incontournables. Le voyage vers une île est pour la narratrice aller vers la liberté sans avoir aucune attente et en outre la découverte qu’il y a plein de manières de connaître. Le roman nous montre la vie dans l’île où la mort des hommes fait partie du quotidien où les situation d’alertes, contrastent avec les jours qui s’écoulent sans rien qui se passe. Sur l’île le rithme du temps est lié à la saison de l’année, ce sont les phénomènes de la nature, commme le vent, qui conditionnent la vie des hommes. De même que la distance le fait d’être eloignée comporte selon l’auteure une perte de connaissance, c’est à dire aller vers là vers une forme d’inconnu ou le Continent devient enfin sa périphérie.