Un été chez Jida (2024)

SENE Lolita

Enfant, Esther passe ses vacances chez sa grand-mère Jida. Un pavillon modeste du Sud de la France où, une fois la porte fermée, on se retrouve en Kabylie. Les sons, les odeurs, la cuisine, la chaleur humaine, tout rappelle le pays d’où a émigré la famille après la guerre d’Algérie, après être passée par un camp de réfugiés dans les années soixante. Mais de là-bas, la famille elle a aussi rapporté les mœurs, dont la domination masculine, le culte du fils, et une façon bien particulière de garder les secrets. Aussi, quand Ziri, un des oncles d’Esther, abuse d’elle alors qu’elle n’a pas dix ans, Jida, la grand-mère, qui sait tout, ne dit rien. Et quand une jeune cousine révèle les attouchements dont elle a elle-même été victime, cela n’empêche pas une partie de la famille de fermer les yeux, de continuer à recevoir Ziri et à le défendre. Il faudra beaucoup de courage et d’obstination à Esther pour faire entendre sa voix : à sa mère d’abord – déchirée entre son éducation, son propre passé douloureux et son amour pour sa fille –, à la police ensuite. Il lui faudra du temps aussi et la naissance d’un fils pour arriver à se réconcilier avec cette famille dont Esther hérite de la culture mais dont elle ne comprend ni la violence ni l’aveuglement. Ce roman intense, poignant, aborde un sujet tabou, l’inceste dans une famille musulmane où les femmes comme les hommes peinent à se libérer de traditions pesantes.

A propos de l'auteur :

SENE Lolita :

Lolita Sene est née en 1987. Un été chez Jida est son premier roman, après C., un récit publié chez Robert Laffont en 2015. Elle vit désormais dans le sud de la France, où elle travaille comme vigneronne.

©-Olivier-Roller

La maison d'édition :

Cherche Midi :

L’histoire du cherche midi éditeur est née en 1978 de la rencontre entre Philippe Héraclès et Jean Orizet. Le premier est un passionné d’humour. Le second tient la poésie pour essentielle. Cette collaboration atypique constituera la veine nourricière d’une maison où l’exigence littéraire n’exclue jamais le désir de partager avec…

3|5
1 avis
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  • isa73
    8 octobre 2024

    Ce devrait être chaleureux et réjouissant de passer ses vacances chez sa grand-mère avec les cousins/cousines, les tantes et oncles… Dès que l’on passe la porte de ce petit pavillon, on se retrouve en Kabylie d’où est originaire la grand-mère Jida, les odeurs de cuisine, la langue, les teintures au henné…. Mais Esther n’aime pas y aller et on va comprendre que derrière cette ambiance, il y a aussi Siri, le fils préféré de Jida, qui aime trop les enfants et particulièrement Esther à qui il demande de monter à l’étage et de l’attendre… Esther comprend vite qu’elle ne peut pas en parler, sinon elle va mettre en péril l’équilibre familial et difficile de penser que l’on ne sait pas ce qui se passe. Une cousine va briser ce silence… C’est le cheminement de cette enfant, adolescente, jeune femme avec son lourd secret. La place de ces femmes qui subissent ou qui se révoltent mais à quel prix et la place de l’aïeul qui face à l’amour aveugle de son fils, préfère fermer les yeux et oblige ainsi la famille à se taire. Riche témoignage, poignant et révoltant