Lucas a peur du monde et s’y soustrait, réfugié dans sa chambre, comme à un intenable poste d’observation. Mélanie, universitaire précarisée, navigue à l’inverse au cœur de la vie qui s’invente, trimballe son microscope instinctif à la lisière des marges et, de fêtes en manifs, carbure à la colère. Michel, chirurgien esthétique de la génération fric, dissimule ses gouffres intérieurs derrière la façade lisse de sa réussite, et a bâti son empire sur les fragilités des autres. Face aux exigences exponentielles de la société, il adapte sa pratique à toutes les déclinaisons de l’augmentation de soi. Ces trois voix – qui se heurtent à quelques autres, plus fugitives – portent le roman, trois solitaires qui cristallisent chacun une réaction épidermique aux dérives et aux injonctions contemporaines. Trois humains aux prises avec les tentacules du capitalisme dominant et qui, conscients de ses impasses, cherchent la meilleure façon de ne pas marcher dans la combine. Une accélération pleine d’adrénaline et d’alcool, de désenchantement et d’énergie, qui nous plonge à la fois dans le crépitement de notre temps et dans la psyché sous pression de ses protagonistes : c’est cette combustion qui frappe dans Un monde de salauds souriants, roman au sourire de travers et à l’humour navré, mais irréductible. Jouant d’une écriture souple et plastique, Thomas Rosier y exerce une empathie désarmante et une résistance au désenchantement inespérée
Un vrai roman à portée sociale forte sous le regard d’un détail du tableau de Bruegel (la danse de la mariée en plein air ). Qui sont ces gens ? Qui sont les personnages ... et nous ? Une belle écriture qui s’adapte aux trois voix , celles de Lucas ( souffrant de la maladie d’Hikikomori )Mélanie ( pleine de vie malgré ses déceptions amoureuses) et Michel ( chirurgien esthétique motivé par le fric)...
Roman choral pour 3 personnages à la fois marginaux et bien de notre époque : Lucas,hikikomori qui passe sa journée enfermé dans sa chambre, Michel, chirurgien esthétique à la tête d'une entreprise qui surfe sur le narcissisme ambiant et Mélanie, jeune psychosociologue qui hésite entre la vivre en squats et sortir de la précarité. Les 3 vont se rencontrer dans une tentative d’utilisation des 2 autres par Michel, Une forme originale et anarchique de dénonciation du capitalisme qui fait feu de tout bois et nourrit l’individualisme qui fige les gens dans une soumission aux lois de notre société, très fort !