« Parfois, je rêve, je me vois donnant des coups de pinceau, le sang me monte aux yeux, je reprends du poil de la bête, je saccage les verts, laisse tomber des chapes de bleus sur la toile. Je suis alors aux anges, au milieu des tubes, je patauge au milieu des flaques de couleurs, et l’homme qui est à côté sans y être ne devient plus qu’un lointain souvenir, un feu follet, un crissement sur le grain de la toile. »
Ce roman est le portrait d’Edward Hopper à travers les yeux de sa femme, elle aussi artiste. Josephine réalise le constat sans concession d’une existence emmurée à l’ombre d’un homme pour lequel elle a tout sacrifié. Cet amant qui n’a cessé de s’éloigner, elle ne l’a retenu qu’en devenant son modèle, et finalement toutes les femmes à la fois, à défaut d’être la sienne.
L’histoire magnifique et cruelle de ce couple est portée par une langue lumineuse, habitée, qui permet d’explorer la profondeur et l’ambivalence des sentiments.
Récit adressé à TU (le peintre Edward Hopper) et rédigé par celle qui fût sa femme et son modèle. Lui, tyran et elle, soumise. Cruel autant que bouleversant de découvrir cette frustration et abnégation sur de si nombreuses années. Mais Hopper n’est qu’un prétexte et j’ai bien du mal à rentrer dans ce récit dans lequel l’auteur dévie trop souvent du sujet qui pourtant semble le préoccuper. S’installe de ce fait une réelle distance, qui ressemble d’ailleurs étrangement à celle que l’on peut ressentir en regardant certains tableaux de Hopper. Faut-il aller chercher dans cette ambiguïté la réussite de ce roman ?
Étant moi-même une grande estimatrice des tableaux d’Edward Hopper, j’avais hâte de lire ce roman qui proposait un portrait du peintre à travers les yeux de sa femme. Je ne m’attendais pas qu’à des fleurs, bien entendu, mais pas à cela non plus: une longue longue plainte, un procès à charge de la part de cette femme insatisfaite et frustrée, détestant et jalousant le succès de son mari. Le tout dans une écriture, à mon avis, très pénible… Je ne sais pas si M. Santiso n’a fait que relater le contenu des carnets intimes retrouvés en 2016 ou si son livre est le fruit de son imagination, mais si Mme Hopper était vraiment la plaie qui ressort de ce roman…et bien, je plains M. Hopper !
Ecriture belle et foisonnante, peut être trop pour parler d'une existence plate et sans joie
Dans l’ombre du géant Hopper Joséphine a quasi disparu , pourtant elle fut bien avant lui Une peintre reconnue. On aime la peinture d’Hopper et on apprend à aimer son modèle , sa muse, son agent , celle qui a véritablement sacrifié au grand monsieur: Jo . Une histoire d’amour sacrificiel amère ,peinte avec comme incises les tableaux du maître. La langue est superbe et les références nombreuses à la peinture, les choix, les fréquentations des milieux artistiques dont Rothko . Cette longue plainte de la vie d’une femme est aussi un textê qui explore l’insatisfaction face au machisme . Merci à cet auteur !
Un livre qui nous fait découvrir Edward Hopper par le prisme de sa femme Joséphine Nivison. Fortement inspiré des 22 journaux intimes de Joséphine retrouvés en 2016, par les héritiers du peintre, l’auteur nous relate avec beaucoup de froideur, la relation ambiguë et dominatrice entre les deux époux. On peut regretter que l’anéantissement de l’œuvre picturale de son épouse (célèbre aquarelliste avant son mariage tardif avec Hopper) tant par son mari, que par le milieu artistique de l’époque ne soit pas abordé dans ce livre.
Lecture exigeante, dérangeante, déprimante... mais intéressante! L'auteur transpose avec une belle écriture, un langage soigné une sorte de long journal intime de Jo Hopper (24 carnets découverts en 2016). Sur la forme, les mots rebondissent, les tournures de phrases sont inventives mais sur le fond, ce sont des regrets en cascade, une redondance, une rumination fatigante sûrement intentionnelle : quand même 40 ans de vie malheureuse. Long monologue d'un ratage, de vie gâchée, minuscule, "de pot au feu", une "vie de strapontin", Josepine abandonnant son univers de peintre, reléguée à la comptabilité et tâches domestiques, mal aimée, mal aimante ? Des réflexions intéressantes sur les toiles d Edward Hopper.
Saisissant, ce destin d'une femme peintre qui s'efface devant son époux. Même s'il y a des passages forts, c'est terriblement ennuyeux et redondant. Je l'aurais plutôt vu sous forme d'une nouvelle.
Dans ce texte Javier Santiso est la voix de Joséphine ,la femme de Edward Hopper.,qui raconte son mariage et sa vie à côté du peintre, avec la forme d’un très ( trop) long monologue.La langue est soutenue,très détaillée, avec une grande plongeur psychologique et on dirait ,parfois, avec des descriptions froides et âpres..Le portrait que Joséphine fait de Edward est impitoyable, mais aussi elle même se présente avec un récit très malheureux, car tout le texte est trop chargé de la longue plainte vers son mari.Toute sa vie ,près du peintre ,semble vide, plate et sans joie. Roman intéressant ,mais trop long et parfois répétitif et lourd.