N. est un minable ; ce sont des choses qui arrivent. Il menait jusque-là une vie sans objet, entre son studio et le
bistrot, sans amis, sans une thune, sans ambition, rien à part ses livres et la boisson pour habiller le néant. Dans le
fond, N. n’était pas si malheureux. Il avait la chance de ne pas bosser et tout le loisir d’attendre, comme le premier
con venu, l’amour qui le sauverait. Et, justement, l’amour est venu, et avec lui l’espoir d’en finir avec la solitude. Mais
le bonheur est rarement du côté des pauvres types. Il suffit d’un mensonge, d’un moment de panique et c’est
l’engrenage, celui de la violence et de la folie.
« Les amours ratent, mais de peu, c’est ainsi que commencent les suivantes. Peut-être que nous en avons trop en nous,
quoi qu’on en dise, et il faut que cela sorte ; rien de plus triste qu’un sommeil solitaire, rien de plus triste qu’un sommeil
partagé. Il n’y a pas d’amour heureux, disait le communiste. Là encore, il avait tout faux. Il n’y a pas d’issue heureuse
eut été plus juste. Prenez cinq minutes et imaginez votre avenir, irrémédiablement des envies de suicide envahiront
votre âme et votre corps, choses mêlées pour les uns, séparées pour les autres ; tout ce que notre existence, courte ou
longue, nous a enseigné c’est que ces choses sont parfaitement inutiles. »
La maison d'édition :
Depuis toujours, Joëlle Losfeld s’efforce de représenter et de défendre une certaine conception de la lecture : celle qui offre une littérature et des auteurs “hors normes” qui aiment à côtoyer selon le mot de Freud “l’inquiétante étrangeté”. Directrice littéraire des Éditions Terrain Vague - fondées par son père en…
On suit les pérégrinations d’un looser alcoolique sur quelques semaines. Un roman à la bukowsky. Délicieux humour noir à chaque page, on lira moins ce roman pour l’histoire que pour le personnage ( je le retrouverai bien dans d’autres histoires) et le style décadent très réussi.