« Parfois, des voisins nous regardaient par dessous un rideau soulevé à la va-vite. Charles leur faisait des doigts d’honneur, moi un sourire gêné, ma mère ne les avait même pas vus. Et après ces centaines de kilomètres à traverser la France, nous étions tous les quatre plantés sur le trottoir, à attendre l’agent immobilier qui viendrait nous ouvrir. Ma mère fumait une cigarette en silence, et je la regardais en me disant toujours que la seule raison qui pouvait expliquer cette enfance anormale, c’était qu’elle soit agent secret. »
Alerte et singulier, ce premier roman nous plonge dans la vie nomade d’une fratrie soudée, nous fait partager les interrogations, les révoltes et les sarcasmes de trois enfants peu ordinaires. Emmanuelle Fournier-Lorentz décrit avec finesse le deuil de l’enfance et le souvenir des lieux qu’on a quittés, donnant à ce roman une émotion aussi douce qu’espiègle.
Une famille brisée par le deuil et qui n'a rien à se raccrocher, part à la dérive . Tout le processus de colère , de désespoir est bien dépeint avec des mots et des phrases simples mais efficaces. C. du groupe ccas. Trois enfants et leur Mère mort tragiquement essayent de survivre sans atteindre un ancrage . Beaucoup de Mélancolie et d'amour mais des longueurs troublent ce récit. S. du groupe ccas
L'oubli, la mort du père, le deuil ou l'incapacité de le dépasser. C'est une famille qui court après je ne sais trop quoi. Elle refait éternellement les choses. Elle refait pour toucher la possibilité d'une vie qui s'efface sous leur pas. Fuir pour trouver un nouveau souffle à travers la vie nomade de cette fratrie. On est sur des vies borderline. La folie n'est jamais loin. L'amour est là qui les empêche de tomber . Beau roman qui nous emmène.
Les Furies grecques : « impossible de deviner leur âge : aussi vieilles que le crime qu’elles persécutent, et l’innocence quelles s’efforcent de venger, les Furies sont les ministres chargées la vengeance des Dieux » - Parmi elles Alecton ne respire que la vengeance Ce roman qui débute en 2001 raconte l’histoire d’une fratrie : Charles l’ainé 14ans, Palma 11 ans et Victor 8 ans. Palma est la narratrice et c’est à travers ses yeux, gamine de 11 ans, que l’on va suivre les pérégrinations de cette famille qui, juste après la mort du père décide de fuir Paris. Au début du roman on ne connait rien des circonstances de cette mort, dont les détails seront livrés peu à peu. Cette tragédie a soudé la famille, bloc de résilience autour du personnage extraordinaire de la mère. Durant cinq ans, leur vie sera bohème : déménagement tous les trois mois (quand on déménage, tout tient dans une R5 orange…) et la vie semi ascétique qui en résulte ; peu de possibilité de nouer de vrai relations à l’école ou ailleurs. Cette narration à travers les yeux de Palma donne une saveur d’enfance au roman, et remue en nous des souvenirs enfouis de voyages interminables en voiture, de rentrée scolaire dans une ville inconnue, d’amitiés collégiennes.... Un roman puissant, captivant, émouvant, avec une écriture sobre mais terriblement efficace ; un vrai coup de cœur !